samedi 30 janvier 2016

Gauche avec identité... Un point de vue depuis la Colombie


Pour que l'unité soit, il faut commencer par l'élaboration d'un programme partagé du Front uni et de l'action populaire, programme qui puisse donner un contenu et une identité à l'objectif louable de l'unité.

Par Carlos A. Lozano Guillén.
Avocat, journaliste et directeur de l’hebdomadaire du Parti communiste colombien, le journal VOZ. Fondé en 1957, VOZ est le journal de gauche le plus ancien du pays

Les dialogues de paix de La Havane sont entrés dans une phase irréversible bien qu'il reste encore deux points difficiles et des thèmes en discussion sur lesquels les accords ne sont que partiels. Dans ce contexte, augmentent les questionnements et les attentes sur ce que sera le post-accord, une fois que sera signé le document sur la paix stable et durable : Quel sera le rôle de la gauche et particulièrement quels seront la forme et le contenu de la participation des insurgés dans la vie politique du pays, sans les armes, et dans les conditions démocratiques des accords politiques.

Certains croient que les insurgés sont nouveaux en politique et qu'ils ont beaucoup à apprendre avant de se lancer dans l'action démocratique et sociale. Pourtant, la majorité d'entre eux, au moins les cadres à tous les niveaux, ont été des dirigeants d'organisations politiques et sociales avant de prendre les armes. De plus, les guérillas sont essentiellement des organisations politico-militaires.

‘Timoleón Jiménez’, le grand chef de la guérilla des FARC, a dit récemment dans un entretien avec l'hedomadaire VOZ : "Nous, les FARC, n'allons pas commencer à faire de la politique. Nous en faisons depuis plus de cinquante ans, nous ne sommes pas novices en la matière. Ce que nous allons faire, c'est de la politique dans de nouveaux cadres démocratiques et avec des garanties qui rendent inutile l'usage des armes". Le chef des FARC ne laisse pas planer de doutes sur la volonté de paix et de participation à la vie politique, après avoir déposé les armes conformément aux accords.

Il n'y a aucun doute: la guérilla convertie en mouvement politique cherchera à rallier les secteurs démocratiques et progressistes pour travailler aux changements dont a besoin le pays. Elle sera un facteur déterminant et indispensable pour l'unité de la gauche. On ne peut ignorer le fait que l'unité et l'avancée démocratique qui s'annoncent, trouveront leur origine dans les changements qui viendront suite aux accords de La Havane.

La semaine dernière, il y a eu à Bogotá une rencontre des dirigeants de la gauche dans ses différentes versions. Il en manquait quelques uns mais ils s'intégreront peut-être plus tard. C'est un bon début, qui doit être salué par toutes les organisat
ions de la gauche dans la mesure où elle implique la rupture avec les tentations d'hégémonie et de sectarisme.

Pour que l'unité soit, il faut commencer par l'élaboration d'un programme partagé du Front uni et de l'action populaire, programme qui puisse donner un contenu et une identité à l'objectif louable de l'unité. Avec une clarté sur les objectifs stratégiques proposés, éloignés du statu quo, de la collaboration avec les gouvernements traditionnels et pour forger une possibilité de pouvoir démocratique en rupture avec le néolibéralisme, le despotisme et la corruption.

Source : Izquierda con Identidad. VOZ
Traduction : Catherine Marchais

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