mardi 13 décembre 2016

Colombie : Communiqué de la Marche Patriotique

Ce 12 décembre 2016, Guillermo Veldaño a été assassiné. C'était un paysan, président du Conseil d'Action Communale du lieu-dit Buenos Aires, à Puerto Asís, dans le Putumayo. Ses assassins ont pris des motos pour aller chez lui.

Guillermo était militant de la Marche Patriotique, membre du syndicat paysan FENSUAGRO et défenseur du droit à l'eau.

Guillermo Veldaño n'est pas un numéro de statistique, c'était une personne avec une famille, des amis, c'était un leader du mouvement coopératif, environnemental et paysan. 


Nous demandons au Ministère Public, au Défenseur du Peuple, au Ministère de l'intérieur et au Procureur d'assumer le fait que ces assassinats sont systématiques et de mettre en oeuvre au plus vite les propositions formulées récemment par la Marche Patriotique.

Nous demandons à la Cour Constitutionnelle de faciliter la mise en oeuvre des accords de La Havane qui incluent des mesures concrètes pour protéger les leaders paysans et les défenseur-e-s des droits humains. Nous demandons au pays de ne pas nous laisser seuls, un nouveau génocide est déjà en marche.





dimanche 11 décembre 2016

A cheval avec Fidel



Ils disent que sur la place, ces jours-ci
On a vu chevaucher Camilo et Martí
Et devant cet équipage,
lent et sans cavalier,
il y avait un cheval pour toi.

Reviennent les blessures incurables
des hommes et des femmes
qui ne te laisseront pas partir.
Aujourd'hui, nous avons le coeur qui bat, là-bas,
et ton peuple, même s'il a mal,
ne veut pas te dire adieu.

Hombre, nous sommes reconnaissants et t'accompagnons
nous avons tant rêvé de tes exploits
la mort elle-même ne peut croire qu'elle s'est emparée de toi.
Hombre, nous avons appris à te savoir éternel
comme Olofi et Jésus-Christ
Il n'y a pas un autel sans une lumière pour toi.

Aujourd'hui, je ne veux pas t'appeler "Commandant",
"Barbudo" ou "Géant", tous ces noms que je sais de toi.
Aujourd'hui je veux t'appeler "Père"
Ne lâche pas ma main
Je ne sais pas bien marcher sans toi

Hombre, nous sommes reconnaissants et t'accompagnons
nous avons tant désiré tes exploits
la mort elle-même ne peut croire qu'elle s'est emparée de toi.
Hombre, nous avons appris à te savoir éternel
comme Olofi et Jésus-Christ
Il n'y a pas un autel sans une lumière pour toi.
(bis)

Ils disent que sur la place ce matin
il n'y a plus d'espace pour les chevaux venus d'autres confins
et qu'une foule désespérée de héros aux dos ailés s'y est rassemblée.
Et devant cet équipage,
lent et sans cavalier,
il y a un cheval pour toi.

Ecrit par Raúl Torres (auteur-interprète) en hommage à Fidel
Merci à Lydia et à Danilo


mercredi 7 décembre 2016

L'histoire du tissu qui a enveloppé le Palais de Justice

Il y a quatre ans naissait l'atelier de Couture "Kilomètres de Vie et de Mémoire" à Bogotá. Et naissait aussi l'idée d'envelopper le Palais de Justice avec des tissus brodés et tissés racontant les histoires de centaines de victimes du conflit armé. 
Ce 4 décembre 2016, le rêve est devenu réalité. 
Quarante organisations de brodeuses y ont participé.

Source :  El Espectador

 Des dizaines de brodeuses ont cousu les histoires vécues par leurs communautés pendant un demi-siècle de conflit.

En comptant leurs pas et à l'œil nu, deux femmes de l'atelier de Couture "Kilomètres de Vie et de Mémoire" de Bogotá ont mesuré la taille de la zone qui entoure le Palais de Justice puis se sont embarquées dans le rêve "un peu fou" de l'entourer avec des grandes toiles tissées ou brodées. "Il n'y a jamais assez de tissus" ont dit les couturières qui voulaient construire la paix à travers un acte symbolique où la mémoire pourrait entourer la justice. Car selon elles, la justice continue à manquer dans les centaines de maisons de femmes colombiennes qui, à travers leurs broderies, font mémoire des souvenirs tragiques de la guerre et traduisent leurs espérances et leur soif de paix.

Plus de 500 mètres de tissu ont été nécessaires pour entourer le Palais de Justice au centre de Bogotá et atteindre l'objectif que s'était donné il y a quatre ans ce groupe de femmes qui se réunissaient pour coudre et cicatriser leurs blessures avec d'autres victimes du conflit. Quarante et une couturières des zones les plus vulnérables du pays, qui ont souffert les ravages de la guerre pendant un demi siècle, ont rejoint l'initiative. Des femmes qui venaient de El Placer (Putumayo), Bojayá (Chocó), Montes de María (Bolívar) ou de l'est d'Antioquia. Des dizaines d'organisations de défense des droits humains se sont unies à l'événement, qui cherchait à inclure les passants invités à raconter comment ils ont été affectés par le conflit, ce qui les a le plus impactés et de quelle manière ils construisent la paix.

L'an dernier, l'Atelier de Couture "Kilomètres de Vie et de Mémoire" est parti en car avec "40 femmes un peu folles, dont seulement deux avaient été invitées" à une rencontre du Réseau National des Brodeuses pour la Mémoire et pour la Vie. Elles ont découvert les travaux des différentes régions du pays, qui relataient les récits des femmes victimes de la violence de genre, celles qui avaient des parents disparus et celles dont les époux et les fils ont été assassinés. "Cet événement est conçu pour rendre visible la douleur d'autrui, comprendre que cette douleur est aussi notre douleur" explique Ofelia Castillo, directrice de la Fondation Tierra Patria.

Au cours de cette initiative, à laquelle ont participé d'autres collectifs de victimes et où des présentations théâtrales et musicales ont eu lieu, s'est exprimée la nécessité que justice soit faite. A deux heures de l'après-midi, l'assemblage de tous les tissus a commencé, après que les victimes du conflit et les brodeuses aient discuté avec les personnes présentes. Sonia Cifuentes, de l'Association Minga et de l'Atelier Couture Kilomètres de Vie et de Mémoire, souligne que l'objectif était de montrer "les histoires de douleur, les résistances et les rêves que nous avons. Reconnaitre que, tout en étant des victimes, nous construisons des récits depuis l'espérance, la joie et la diversité. C'est un processus de guérison des autres violences qui ont été vécues dans le pays".

Les brodeuses de Mampuján, à María la Baja (Bolívar), dont les familles, la communauté et le territoire ont été dévastés par le conflit, sont une des grandes références dans le pays en matière de réconciliation et de pardon. Avec leurs broderies qui se caractérisent par de multiples couleurs et des dessins de fleuves et de montagnes, elles font mémoire des années où les balles des paramilitaires de Diego Vecino, les menaces, les disparitions et les tortures ont détruit leur environnement. Mais tout n'est pas que tragédie, leurs travaux reflètent aussi les désirs de paix et l'espoir de reconstruire ces liens qui auparavant les tissaient ensemble en société.

"L'idée, c'est que avec toutes ces expériences face au conflit, les espérances de paix que nous avons puissent protéger, recouvrir le Palais de Justice. En plus, c'est une façon de montrer comment nous avons pu nous réconcilier, pardonner et aimer. C'est difficile de parler de paix à partir d'un cœur plein de haine. Nous devons nous réconcilier avec nous-mêmes et avec la nature, parce que nous lui avons fait beaucoup de mal" souligne Juana Alicia Ruiz, leader de l'organisation "Femmes qui tissent des rêves et des saveurs de paix".

A la Fondation Tierra Patria, une organisation de femmes afro-colombiennes victimes du conflit sur la Côte Caraïbe qui fait de la pédagogie pour la paix et les droits humains depuis plus de 15 ans, elle brodent leurs récits depuis 2014. Elles ont commencé avec un petit atelier à Cartagena et aujourd'hui, elles sont 200 femmes à broder. "Nous nous sommes rendues compte qu'il était nécessaire de trouver des espaces pour dialoguer et faire des accompagnements sociaux de manière collective. La couture a été la meilleure manière parce que c'est quelque chose du quotidien. Nous avons toutes appris à coudre l'ourlet d'un uniforme. C'est un espace pour dialoguer et soigner, où nous faisons aussi des ateliers de design, graphisme, peinture, gravure et autres techniques".

"Les femmes ne comprenaient pas le concept de mémoire historique, et chercher à représenter leurs sentiments était difficile. Nous leur avons dit qu'il ne s'agissait pas seulement de broder les faits traumatiques vécus par la communauté, mais aussi d'arriver à penser un futur différent, comme par exemple, qu'un déplacement leur avait permis de créer de nouveaux projets de vie. Broder est un processus qui n'en finit jamais, car une année après, elles modifient tout ce qu'elles avaient fait avant. Dans les ateliers de Montes de María et de Carmen de María, elles n'ont pas voulu recommencer à raconter leurs tragédies. Ce n'était pas une manière de fuir leurs sentiments de tristesse, c'est seulement qu'elles ont voulu se penser au futur et fermer les cycles de guérison" explique Ofelia Castillo.

A Sonsón, une de ces nombreuses communes de l'Est du département d'Antioquia qui était dans la zone d'influence *(des paramilitaires ACCU et) du Bloc José María de Córdoba de las Farc, les ateliers se sont mis en place lentement. Luz Dary Osorio, membre de l'Atelier des Couturières de la Mémoire de Sonsón, explique qu'elles n'aimaient pas coudre au début mais qu'en voyant la puissance de guérison et de reconstruction du tissu social de ces réunions, elles ont compris que c'était un espace pour se redéfinir en tant que personnes.

"Nous avons compris que la propre douleur pouvait être moindre que celle du voisin, que nous ne connaissions pas et dont nous ne savions pas qu'il était aussi victime du conflit. Avec l'atelier, nous avons vu que, entre nous toutes, nous étions capables d'affronter ce qui nous est arrivé, de guérir, de vivre sans nous enfermer et d'arrêter que l'on continue à nous écraser. Aujourd'hui, on n'aime pas être traitée de victimes, parce que ce n'est plus ce que nous ressentons. Ils nous ont amené des psychologues, et moi je n'aimais pas ça. C'est pour ça que les ateliers de couture, ont été pour moi la meilleure des thérapies, parce qu'avec la couture, je façonne ce que je ressens et je n'ai pas à le raconter : Je le brode" explique Luz Dary Osorio.

A six heures du soir, le grand ruban de toile a commencé à être replié. L'objectif était atteint : Reconstruire la mémoire et le tissu social à partir de la vision des différentes victimes du conflit en Colombie. Il manquait bien des points, des fils et des motifs pour rappeler des milliers de colombiens. Mais l'espoir que ces toiles soient des symboles contre l'impunité et l'injustice était apparu clairement. Les couturières sont l'exemple fidèle du pays qui n'oublie pas.

*(note de la traductrice CM)


jeudi 1 décembre 2016

"Je suis ici pour vous parler de ma peur pour votre pays"

Discours émouvant de Todd Howland... Le représentant du Haut-Commissariat de l'ONU pour les Droits de l'Homme a demandé au Congrès colombien de ratifier l'Accord de Paix. Ses réflexions sur la peur, à partir de son expérience de malade souffrant de leucémie, en ont ébranlé plus d'un.


Source : www.semana.com

Au cours des intenses journées vécues au Congrès pour ratifier l'accord de paix signé entre le Gouvernement et les Farc, il y a eu des dizaines d'interventions. Mais rares ont été celles qui ont réussi à accaparer l'attention des députés et des autres participants. Avec un discours bref, Todd Howland a réussi à attirer l'attention de l'auditoire. Le représentant du Haut Commissariat des Nations Unies pour les Droits de l'Homme, qui a connu de près les conflits du Congo et de l'Angola en Afrique, a souligné combien la Colombie marche sur une corde raide et remarqué que les vies de milliers de citoyens qui souffrent la violence dans les territoires éloignés de Bogotá,  sont entre les mains du Congrès.

Voici son discours :

En 2010, on m'a diagnostiqué une leucémie. Quelques semaines après, j'ai suivi un stage pour les personnes qui se trouvent entre la vie et la mort, face à l'incertitude de la survie. Dans ce stage, on nous a dit qu'il était très important de dire ce que l'on pense.

Je suis ici pour vous parler de ma peur. Ma peur pour votre pays. J'ai très peur que, pour les gens qui vivent et qui ont vécu depuis des décennies au milieu du conflit, l'espoir de l'Accord de Paix avec les FARC ne produise pas la Non-Répétition des violations des droits humains. Car la réalité de ce que les gens vivent dans les zones d'influence des FARC est déjà en train de changer, mais pas en mieux.

Je ne suis pas ici pour accuser le Gouvernement, ni ceux qui ont voté OUI, ni ceux qui ont voté NON. Car là où nous en sommes, tous partagent une responsabilité.
Tous et toutes ont la responsabilité de trouver une solution.

Je suis ici pour vous demander de poser comme priorité les droits des plus ou moins deux millions de colombiens et colombiennes qui sont affectés de manière directe par le conflit armé avec les FARC. Pour que vos décisions n'ajoutent pas encore deux millions de victimes, aux plus de 8 millions qui existent déjà en Colombie.

Je vous demande de mettre la réalité de ces deux millions de personnes face à vos différences idéologiques et politiques. Les processus de paix sont durables quand les accords sont bien mis en œuvre et que l'on voit de manière évidente une amélioration dans la situation des droits humains. Or on peut d'ores et déjà dire que ce processus de paix avec les FARC est mal mis en œuvre puisqu'il y a déjà un impact négatif sur la situation des droits humains.

Plusieurs mois avant la signature du premier Accord de Paix, les membres des FARC sortaient déjà de leurs zones traditionnelles d'influence. Dans bon nombre de ces zones, il y a des pratiques illicites, par exemple, la coca et l'extraction minière illégale. Ces vides laissés par les FARC, l'Etat est sensé les remplir, en travaillant pour transformer les économies illégales en pratiques légales. Mais ce n'est pas ce qui a lieu en ce moment. Car d'autres groupes illégaux sont en train d'entrer dans ces zones.

A El Bagre, dans le département d'Antioquia, où les FARC avaient une présence historique, et où il y avait et il y a encore beaucoup d'extraction minière illégale, cette année, il y a eu 37 homicides. Trois des personnes assassinées étaient des leaders sociaux.

A Tumaco, dans le département de Nariño, cette année nous avons déjà eu 119 homicides. Deux des personnes assassinées étaient des leaders sociaux.

Il est important de se mettre à la place des deux millions de personnes qui vivent dans ces zones de conflit. Dans la zone rurale de Tumaco, les gens n'ont la chance que d'avoir trois ans de scolarité. Ce n'est pas une exception pour ces deux millions de personnes. Beaucoup, parmi les dirigeants locaux de ces zones, ne savent ni lire ni écrire. Il n'est pas normal dans un pays développé comme la Colombie, que parmi ces deux millions de personnes, beaucoup doivent vivre de la coca ou de l'extraction minière illégale, qu'il n'y ait pas de présence de l'Etat, ni de services basiques de santé et d'éducation et bien sur, qu'il n'y ait pas d'opportunités pour ces hommes et ces femmes.  

Ces deux millions de personnes vivent apeurées dans un contexte de violence. Il n'est pas normal que beaucoup parmi elles n'aient même pas pu aller voter. Pour vous, c'est très facile de voter, vous allez marcher de 5 à 20 minutes, et vous serez dans votre bureau de vote. Mais pensez à ces deux millions de personnes qui doivent faire un effort d'un ou deux jours pour aller voter. Dans plusieurs pays, il y a l'acceptation d'une norme internationale qui considère que toutes les personnes doivent avoir le même droit de vote, et que toutes et tous doivent avoir le même accès au vote. Ce n'est pas possible que certaines personnes aient des inconvénients pour voter quelque part et d'autres non.

Amartya Sen, le Prix Nobel d'Economie, dit qu'il y a des données disponibles qui indiquent une corrélation entre mortalité prématurée, faim évitable, morbité évitable et manque de libertés et de droits.

Il est normal que vous, politiques, répondiez à la majorité. Ces deux millions de colombiennes et colombiens dont je parle sont dispersés dans une vingtaine de départements du pays, ils sont la minorité des minorités. Normalement, leurs voix ne gagnent pas aux élections. Mettre la priorité sur leurs droits pourrait être un problème pour vos objectifs politiques. Mais quelques fois ces deux millions de personnes sont importantes dans les élections. Ces personnes, sont elles aussi des colombiennes et des colombiens qui méritent les mêmes droits que ceux dont vous bénéficiez. Bien que l'investissement nécessaire dans leur vie pour changer leur réalité, ne vous aide pas à gagner des élections.

De plus en plus, au cours des deux derniers mois, les membres des FARC demandent aux membres de nos équipes sur le terrain, dans plusieurs zones de la Colombie rurale : Que se passe-t-il et que va-t-il nous arriver ? L'Incertitude est très mauvaise pour un processus de paix... Les hommes et les femmes des FARC ont déjà des offres de travail dans d'autres groupes illégaux et dans les circuits économiques illicites. La Non-répétition des violations des droits humains dans les zones affectées par le conflit, dans les lieux où vivent les deux millions de personnes dont j'ai parlé ici, n'est pas liée à ce qui peut arriver aux membres du Secrétariat des FARC. Par contre, c'est évidemment en lien avec ce qui se passe et se passera pour les simples membres des FARC. Favoriser leur réintégration est nécessaire pour le succès du Processus de Paix et pour la Non-Répétition des violations des droits Humains.

Nous observons de plus en plus de signes de dissidence. Par exemple, à Tumaco, ces dissidences seraient responsables d'une des morts. Dans d'autres lieux du pays, les morts sont imputées aux BACRIM ou à d'autres acteurs de la post-démobilisation des AUC.

Les Accords de Paix sont imparfaits. Celui de la Colombie n'est pas une exception. Un mauvais accord bien mis en œuvre peut être durable. La perfection est ennemie du possible. Travailler en Colombie pour "l'Accord Parfait" va à condamner deux millions de personnes à la répétition des violations de leurs droits, parce que les FARC vont se désarticuler avec que vous n'ayez créé cet "Accord Parfait".

Les accords qui concernent la transformation des économies illicites, la création d'un développement rural, avec le système intégral de justice, incluant les travaux de développement social que les FARC doivent commencer, sont nécessaires en ce moment. Car ils réussiront à minimiser les risques de violations des droits humains qui se commettent contre ces deux millions de personnes qui vivent dans les zones en conflit. 

Dans ces zones, vous arrivez déjà trop tard, parce que d'autres groupes armés sont déjà arrivés, et qu'il y a déjà des morts. 

Il est important, en tant qu'acteurs de l'Etat, que vous vous rappeliez vos obligations liées aux droits de toutes et tous, en incluant particulièrement ces colombiens et colombiennes, les deux millions de personnes qui vivent dans ces zones où le droit à la vie est en jeu. Votre obligation est d'arrêter le conflit avec les FARC le plus rapidement possible et de ne pas risquer encore plus la vie de ces deux millions de Colombiens.

Merci pour cette opportunité, et cette chance de créer un Accord et un Processus dans lequel toutes et tous apportent quelque chose qui améliore la situation des droits humains ici en Colombie.

Traduction : CM