dimanche 25 juin 2023

La Cumbre de Paris cuestiona el orden financiero mundial



Del 22 al 23 de junio, el presidente francés Emmanuel Macron convocaba a una «cumbre por un nuevo pacto financiero mundial». Unos cuarenta jefes de estado, el secretario general de Naciones Unidas Antonio Guterres, Ursula von Der Leyen, presidenta de la Union Europea, lo mismo que representantes de la finanza internacional (FMI, banco mundial, etc...) y de ONGs respondieron a la invitación.

La cumbre tuvo lugar en medio de la crisis política, institucional y social que sacude al país galo desde hace más de 8 meses, resultado de una reforma del sistema de pensiones que Macron impone a pesar del alto rechazo expresado en las multitudinarias manifestaciones y protestas. El grado de impopularidad del presidente francés, sin duda, incitó a los medios dominantes locales a invisibilizar el foro ante el temor de la protesta social que se hace presente en cada evento público del gobierno. Es así que el acto cultural previsto frente a la torre Eiffel para «amenizar» la cumbre no pudo evitar los gritos llamando Macron a dimitir.

Tres jefes de estado latinoamericanos hicieron presencia en la cumbre: Miguel Diaz-Canel, presidente de Cuba, Luis Ignacio Lula da Silva, presidente de Brasil, y Gustavo Petro.

El presidente cubano denunció las consecuencias nefastas del orden económico y financiero internacional actual, profundamente injusto, antidemocrático, especulativo y excluyente, que pesa en especial sobre los países en desarrollo. Diaz-Canel llamó a cambiar las bases actuales que determinan las relaciones Norte-Sur y la coexistencia en el planeta.

El presidente Lula por su parte señaló que si no se cambian las instituciones como la ONU y el FMI, los ricos seguirán siendo ricos y los pobres seguirán siendo pobres, consideró inaceptable la propuesta de acuerdo de la Unión Europea con Mercosur

El mandatario colombiano en su propuesta busca canjear la deuda externa de los países por acción climática. Para avanzar hacia una transición energética justa, los países de renta baja con grandes aspiraciones medioambientales podrían destinar los recursos para acciones que beneficien al planeta en lugar de pagar la deuda externa.

En su encuentro en el Instituto de Altos Estudios de America Latina de la Sorbonne Nouvelle (IHEAL) el presidente Gustavo Petro fue acogido con entusiasmo y alegría por la comunidad colombiana residente en Francia. Atrás quedó el tiempo en que los colombianos y las colombianas manifestaban a gritos su descontento ante un Alvaro Uribe o un Ivan Duque. La Colombia en el exterior, esa Colombia extendida, acudió al encuentro de un presidente que habla al mundo y expresa el sentir de su pueblo excluido.

El mandatario colombiano refiriéndose a las dificultades que encuentra el gobierno para hacer aprobar por el Senado de la República las reformas del sistema de salud, laboral y pensional, recordó como la Europa de la post-guerra logró un pacto social que hizo posible un «Estado Providencia»: derechos laborales, derechos a la salud y a la educación como único medio para incrementar el desarrollo productivo y el bienestar. Algo que la oligarquía colombiana se obstina en rechazar.

En su intervención señaló el racismo y el colonialismo imperantes que sobreviven y que son el origen mismo de la violencia, insistió sobre el hecho que solo la justicia social engendra la paz, al mismo tiempo denunció la alianza de los banqueros y de los medios, afirmando que el problema político mayor es el «omnicidio» es decir la extinción total de la vida en el planeta, y concluyó que el proyecto político de su gobierno es hacer de Colombia una potencia mundial de la vida.

Manuel Salamanca


Les 22 et 23 juin, le président français Emmanuel Macron a appelé à un "sommet pour un nouvel accord financier mondial". Une quarantaine de chefs d'Etat, le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres, Ursula von Der Leyen, présidente de l'Union européenne, ainsi que des représentants de la finance internationale (FMI, Banque mondiale, etc...) et d'ONG ont répondu à l'invitation.

Le sommet a eu lieu au milieu de la crise politique, institutionnelle et sociale qui secoue le pays français depuis plus de 8 mois, résultat d'une réforme du système de retraite que Macron impose malgré le fort rejet exprimé dans les manifestations massives. Le degré d'impopularité du président français a sans doute conduit les médias locaux dominants à rendre le forum invisible par crainte de la contestation sociale présente à chaque événement public gouvernemental. Ainsi, la manifestation culturelle prévue devant la Tour Eiffel pour "encourager" le sommet n'a pas pu éviter les cris réclamant la démission de Macron.

Trois chefs d'État latino-américains ont participé au sommet : Miguel Díaz-Canel, président de Cuba, Luis Ignacio Lula da Silva, président du Brésil, et Gustavo Petro, président de la Colombie.

Le président cubain a dénoncé les conséquences désastreuses de l'ordre économique et financier international actuel, profondément injuste, antidémocratique, spéculatif et excluant, qui pèse particulièrement lourd sur les pays en développement. Díaz-Canel a appelé à changer les bases actuelles qui déterminent les relations et la coexistence Nord-Sud sur la planète.

Le président Lula, pour sa part, a souligné que si des institutions telles que l'ONU et le FMI ne sont pas modifiées, les riches resteront riches et les pauvres resteront pauvres, il a jugé inacceptable le projet d'accord entre l'Union européenne et le Mercosur.

Le président colombien dans sa proposition vise à échanger la dette extérieure des pays contre une action climatique. Pour avancer vers une transition énergétique juste, les pays à faible revenu ayant de fortes aspirations environnementales pourraient allouer des ressources à des actions qui profitent à la planète au lieu de rembourser la dette extérieure.

Lors de sa rencontre à l'Institut des hautes études d'Amérique latine de la Sorbonne Nouvelle (IHEAL), le président Gustavo Petro a été accueilli avec enthousiasme et joie par la communauté colombienne résidant en France. Fini le temps où les Colombiens et les Colombiennes criaient leur mécontentement devant un Alvaro Uribe ou un Ivan Duque. La Colombie à l'étranger, cette Colombie élargie, est venue rencontrer un président qui parle au monde et exprime les sentiments de son peuple exclu.

Le président colombien, évoquant les difficultés rencontrées par le gouvernement pour faire approuver par le Sénat les réformes des systèmes de santé, du travail et des retraites, a rappelé comment l'Europe d'après-guerre a conclu un pacte social qui a rendu possible un "État providence": droits du travail, les droits à la santé et à l'éducation comme seuls moyens d'accroître le développement productif et le bien-être. Ce que l'oligarchie colombienne s'obstine à rejeter.

Dans son discours il a pointé le racisme et le colonialisme ambiants qui survivent et qui sont à l'origine même de la violence, il a insisté sur le fait que seule la justice sociale engendre la paix, en même temps il a dénoncé l'alliance des banquiers et des médias, affirmant que le plus gros problème politique est "l'omnicide", c'est-à-dire l'extinction totale de la vie sur la planète, et a conclu que le projet politique de son gouvernement est de faire de la Colombie une puissance mondiale de la vie.




lundi 19 juin 2023

Quand Macron parle de climat et de pauvreté, c'est de gros sous qu'il s'agit !


Source EL TIEMPO

Un nouveau paradigme financier capable de mieux protéger les pays du Sud contre le réchauffement climatique et l'endettement est à l'ordre du jour d'un sommet international qui se tiendra à la Bourse de Paris, le Palais Brogniart, ce jeudi et vendredi 22 et 23 juin 2023, avec des chefs d'état, des directeurs d'institutions et des experts du climat.

L'hôte, la France, présente le "Sommet pour un nouveau pacte financier mondial" comme un laboratoire d'idées, capable de recueillir des appuis et de dessiner une "feuille de route" pour d'autres événements internationaux à court et moyen terme.

Sur la table, des idées telles qu'une taxe sur le commerce maritime, l'augmentation de la capacité de prêt du Fonds monétaire international (FMI) et des banques régionales de développement, l'allégement de la dette des pays les plus vulnérables et une meilleure mobilisation du secteur privé.

L'objectif présenté par le président français : créer de la force financière pour lutter contre trois crises interconnectées, comme la lutte contre la pauvreté, la décarbonation de l'économie et la protection de la biodiversité.

Lors de la réunion, précédée mercredi par la réunion annuelle du Club de Paris, plus de 80 pays seront représentés -la Russie n'en fait pas partie car elle n'était pas invitée-, et plus de 40 chefs d'Etat et de gouvernement sont attendus. Le président brésilien, Luiz Inácio Lula da Silva, son homologue colombien, Gustavo Petro, et le Cubain, Miguel Díaz-Canel, participeront au sommet, selon l'organisation.

Le Premier ministre chinois Li Qiang, la secrétaire américaine au Trésor Janet Yellen, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et la vice-présidente du gouvernement espagnol Nadia Calviño sont également attendus.

La réunion se déroulera dans un contexte de méfiance des pays du Sud, qui se plaignent que les nations du Nord disent qu'elles n'ont pas d'argent pour aider à lutter contre le changement climatique et la pauvreté, mais qu'elles ont de l'argent pour soutenir l'Ukraine ou renflouer les banques américaines.

"C'est très bien de parler de l'architecture financière internationale, mais nous avons besoin de délais, et pour le moment nous ne les voyons pas", a déclaré Sara Jane Ahmed, conseillère financière du V20, un groupe de 58 pays vulnérables, qui comprend onze nations d'Amérique Latine et des Caraïbes dont la Colombie, le Costa Rica et le Honduras. "Si on commence à faire tout ça dans les années 2030, ce sera beaucoup plus cher et les solutions seront beaucoup plus difficiles", a-t-elle prévenu. 

Les besoins sont immenses. Un groupe d'experts indépendants créé à l'initiative de l'ONU a estimé que d'ici 2025 les pays en développement, hors Chine, devraient investir plus de mille milliards de dollars par an pour répondre à la crise climatique.

Taxe sur le commerce maritime

La présidence française annonce vouloir donner un "élan politique" à l'idée d'une taxe internationale sur les émissions de carbone du commerce maritime, à quelques jours d'un grand rendez-vous de l'Organisation maritime internationale (OMI).

Selon les experts, cette taxe pourrait rapporter 20 000 millions de dollars par an. Les débats aborderont d'autres initiatives, comme l'idée de suspendre le paiement de la dette en cas de catastrophe naturelle, fortement défendue par la Première ministre de la Barbade, Mia Mottley.

Sur la table, il y a également l'idée de la taxe internationale sur les transactions financières, qui a très peu de chances de se concrétiser.

La Banque interaméricaine de développement (BID), représentée par son président Ilan Goldfajn, et d'autres institutions régionales seront invitées à accroître leur capacité de prêt, alors que la Banque mondiale a annoncé qu'elle prêterait 50 milliards de dollars supplémentaires au cours de la prochaine décennie aux pays qui en ont besoin.

Le nouveau président de la Banque mondiale, Ajay Banga, sera à Paris, tout comme la directrice générale du Fonds monétaire international, Kristalina Georgieva.

Parmi la "boîte à outils" des solutions possibles, il y a justement l'idée de recycler 100 000 millions de dollars de droits de tirage spéciaux, la monnaie de réserve du FMI.

Ambition et réalité

"Le mérite d'un événement de ce type est de mettre de nombreuses questions au centre des conversations internationales, et de les sortir de leur niche", a déclaré à l'AFP Louis-Nicolas Jandeaux, de l'ONG Oxfam. Cependant, Jandeaux a souligné "l'écart entre l'ambition initiale et la réalité".

Friederike Roder de Global Citizen, une organisation internationale de lutte contre l'extrême pauvreté, a déclaré qu'un signe encourageant lors de l'événement de Paris serait que les pays riches montrent qu'ils sont capables de tenir leurs promesses. Parmi elles, celle de contribuer avec 100 000 millions de dollars par an aux pays les plus vulnérables pour les aider à réduire leurs émissions et à s'adapter au changement climatique, un chiffre annoncé pour 2020 et qui pourrait être atteint cette année... avec trois ans de retard !