lundi 27 mars 2017

Communiqué conjoint N°17. CSIVI. Engagements du "Conclave" de Carthagène


Source : CSIVI FARC / Alto Comisionado Paz 
Carthagène, 26 mars 2017

Après deux jours de travail en commun entre le Gouvernement National et les FARC-EP, dans le cadre de la Commission de Suivi, Impulsion et Vérification de l'Implémentation (CSIVI), les premiers 100 jours de la mise en oeuvre des accords ont été évalués, les difficultés ont été identifiées et des décisions ont été prises sur les thèmes suivants :

  • Développement législatif : Traiter prioritairement les normes nécessaires à la mise en oeuvre de l'Accord Final. Pendant le mois d'avril, le Gouvernement National présentera devant le Congrès un ensemble de projets de réforme constitutionnelle et de loi pour le développement du Point 1 de l'Accord Final (Développement Agraire Intégral), en plus de la création de la Commission de la Vérité et de l'Unité de Recherche des Personnes Disparues.
  • Garanties de sécurité : Accélérer l'activation des mécanismes et des instances établies dans l'Accord Final, incluant la conception et la mise en route du Pacte Politique National qui cherche à garantir l'engagement effectif de tous les colombiens pour que les armes ne soient jamais plus utilisées pour faire de la politique.
  • Transfert vers la légalité : Dans les prochains jours, les FARC-EP vont compléter la liste de tous leurs membres, hommes et femmes en incluant les miliciens, afin d'accélérer leur accréditation et réincorporation. De son côté, le Gouvernement National donnera le soutien nécessaire aux instances chargées de la procédure des amnisties afin de les accélérer.
  •  Zones Vicinales Transitoires de Normalisation : En Avril, le Gouvernement National s'engage à remettre la totalité de l'infrastructure des zones transitoires, incluant l'installation des espaces destinés à la réception. Elles seront également dotées d'ambulances et de personnel médical.
  • Réincorporation : Une révision des programmes a été réalisée. L'offre institutionnelle et différents projets productifs ont été définis pour apporter aux hommes et aux femmes des FARC-EP une sécurité socio-économique à la fin de leur transfert à la vie légale.
  • Chronogramme du dépôt des armes. Formant part de l'engagement d'accélérer ce processus, le dépôt des armes continuera : celui des membres des FARC-EP qui participent au Mécanisme de Surveillance et de Vérification, de ceux qui vont commencer la formation pour rejoindre l'Unité Nationale de Protection et celui des personnes qui participent au déminage humanitaire et à la substitution volontaire des cultures d'usage illicite. Ces personnes seront accréditées prioritairement et commenceront leur réincorporation. On continuera également à respecter le chronogramme accordé pour le dépôt des armes.

Le Gouvernement National et les FARC-EP continueront à travailler pour respecter les engagements contenus dans l'Accord Final, ce qui nous conduira à construire la paix stable et durable dans l'intérêt de toutes et tous les colombiens.



dimanche 26 mars 2017

Message de la Constituante des Exilé-e-s Politiques Colombiens


La Constituante des Exilé-e-s Politiques Poursuivi-e-s par l'Etat Colombien, réunie pour la deuxième fois, du 10 au 12 mars 2017 en Allemagne, à Berlin, remercie et mesure l'importance de tous les messages de solidarité et salutations reçues pour cet événement.

En Colombie, il y a une énorme espérance dans de larges secteurs du peuple colombien qui, fatigués de la guerre avec toutes ses conséquences, regardent avec optimisme la possibilité réelle d'une Paix avec Justice Sociale, stable et durable.

Mais c'est avec une profonde préoccupation que nous signalons trois ennemis fondamentaux qui cherchent par tous les moyens à empêcher cette noble entreprise :

1. Le manque de clarté et de volonté politique du gouvernement de Juan Manuel Santos, de son Vice-Président et des différents partis politiques de l'Unité Nationale concernant la mise en oeuvre de l'Accord de Paix signé par l'Etat colombien et les FARC-EP.

2. L'attitude ouvertement provocatrice et de sabotage exercée par le procureur général de la nation, Néstor Humberto Martínez qui, pour défendre les intérêts de son client, le magnat Luis Carlos Sarmiento Angulo, se consacre au torpillage du processus de Paix dans sa phase de mise en oeuvre, principalement dans le cadre législatif. Il distrait l'opinion publique avec des écrans de fumée comme la lutte contre la corruption structurelle du régime alors qu'un des principaux responsables de la corruption est le Ministère Public lui-même qui, à travers une impunité des plus scandaleuses, a couvert non seulement la corruption, mais aussi le génocide historique contre le peuple colombien.

3. Alvaro Uribe Vélez et son entourage ultra-réactionnaire qui, avec le paramilitarisme, s'oppose rageusement aux désirs de Paix du pays.

Nous signalons combien il est important que la Constituante des Exilé-e-s victimes du terrorisme de l'Etat colombien participe activement à la mise en oeuvre de ce qui a été accordé entre l'Etat et les FARC-EP. Pour ce faire, au cours de cette 2ème session, nous avons résolu de présenter le Statut de l'Exilé-e et la repatriation dans le cadre de l'implémentation des accords. A travers ce processus, nous voulons être reconnus comme des sujets politiques pour faire valoir nos droits.

Nous saluons et soutenons les conversations entre le gouvernement et l'ELN. En tant qu'organisation d'exilé-e-s, victimes directes du conflit, nous transmettrons nos propositions à la Table de négociation, dans l'espoir d'arriver à une paix complète.

En remerciant le soutien et la solidarité internationale, nous appelons les gouvernements, les partis politiques et les organisations sociales à persévérer dans la solidarité afin d'exiger de l'Etat colombien qu'il respecte ce qui a été pacté le 24 novembre 2016 dans le Théâtre Colon de Bogotá.

Berlin. Mars 2017
Trad° CM


vendredi 24 mars 2017

C'est en parlant que les gens se comprennent, voilà ce que nous croyons

Et maintenant, après un demi-siècle à détruire,
il est juste qu'ils aident enfin à construire quelque chose. 
C'est ce que nous voulons.

Par Timoleón Jiménez
in www.FARC-EP.co

Nous tenons pour acquis que nous respecterons ce qui a été établi pour le dépôt des armes. Mais nous espérons aussi de la compréhension afin de trouver la solution la plus viable pour demeurer dans les zones et les points de regroupement au delà de ce qui avait été accordé initialement.

Jean Arnault, Représentant Spécial du Secrétaire Général de l'ONU pour la Colombie et Chef de la Mission des Nations Unies en Colombie, exprimait les jours derniers son opinion à propos de la fin des délais pour le dépôt des armes de la part des FARC, en expliquant que si la date limite était déplacée pour une ou deux semaines de plus, cela ne représenterait aucun problème, au vu du déroulement normal du processus et des difficultés rencontrées dans les Zones Vicinales Transitoires de Normalisation.

C'est l'opinion respectable et sereine d'une autorité très proche des conversations et des accords célébrés à La Havane, consciente du fait que les réalisations humaines ne peuvent pas toujours s'ajuster exactement aux prévisions de ceux qui rédigent des textes qu'il faut ensuite matérialiser à travers des actes. Ces derniers ont un rythme qui n'est pas celui des normes, et quand les choses se font avec de la bonne volonté, il faut le comprendre sans scandales inutiles.

Entre les deux parties engagées dans les dialogues, plus de cinq ans ont passé à discuter les termes d'un Accord Définitif, et nous avons finalement démontré qu'il n'y a rien de mieux que l'esprit de concertation pour atteindre le résultat rêvé. La sagesse populaire l'exprime à travers le dicton "C'est en parlant que les gens se comprennent" ou sous une autre forme usuelle, "la décence ne se bat avec personne". C'est ce que nous croyons.

Si nous, Etat colombien et FARC, qui nous sommes affrontés à mort pendant un demi siècle, avons ensuite réussi à mettre fin au conflit de manière civilisée, cela permet de constater que les positions extrêmes du tout ou rien, n'arriveront jamais à atteindre ce qui se conquiert au contraire par la voie de la raison et du débat pacifique. Combien avons-nous payé pour ne pas l'avoir compris avant!

En considérant toute la valeur et le sens de l'Accord Final, il est naturel que nous choisissions de ne pas nous polariser sur les problèmes qui affleurent, pour en faire le motif de nouvelles discordes. C'est ce que, les deux parties signataires, avons décidé d'assumer. C'est pourquoi nous nous efforçons de traiter les différends qui surgissent au sein des instances et des circuits accordés. Personnellement, je me suis appliqué à ce que nous, les FARC, évitions à tout prix les réactions mues par la colère. Elles sont inutiles.

Mieux vaut parler et rechercher des solutions concrètes. Nous croyons sincèrement que c'est ce qui nous est demandé, à tous les colombiens et toutes les colombiennes. Le caractère irrationnel qui soutient à outrance ses propres opinions, sans reconnaitre qu'il est normal que les autres pensent différemment, doit céder la place à la compréhension respectueuse et productive. Réussir cela consolidera la paix.

C'est pourquoi nous regardons avec surprise le ton agressif des promoteurs de la marche du premier avril, qui lèvent des banderoles et des slogans tirés par les cheveux. Pour ne citer qu'un exemple : Traiter le Tribunal de Paix de "narco" et "terroriste" pour ensuite appeler à le rejeter, manque du bon sens le plus élémentaire. La respectabilité internationale des entités et des personnes qui désigneront les magistrats du Tribunal est au dessus de tout soupçon.

Il est plus qu'évident que ce genre d'anathèmes ne sont ni raisonnables ni argumentés, ce ne sont que des haines et des passions qui se livrent sans aucune gêne aux plus énormes mensonges. Ce furent ces attitudes et ces comportements qui amenèrent le pays à se vider de son sang. On ne comprend ni comment certains insistent à se baser sur de tels moyens ni quelles sont véritablement leurs intentions obscures. Qui veut d'un pays en guerre, saturé quotidiennement de violences et de privations ?

On comprend alors pourquoi, tant que ces intérêts ont été dominants en Colombie, il a été impossible d'arriver au dialogue et aux solutions politiques. Fort heureusement, la majorité des colombiens et des colombiennes, main sur le coeur, a décidé d'en finir une fois pour toutes avec la logique de l'intolérance et de la violence. Avec une grande bonne volonté, nous espérons que cette majorité ne permettra pas un retour à l'empire des armes, de la mort et des persécutions.

Ce serait le pire des malheurs pour notre patrie. Pour nous, difficile de chercher à régler les différends qui séparent les partisans du sénateur Uribe des politiques et des actions du gouvernement de Juan Manuel Santos. Et encore plus, d'adopter une attitude de défense de l'administration actuelle, que certains nous attribuent d'une manière écervelée. Autre chose bien différente est de méconnaitre le caractère historique qu'a pour notre pays et le continent, le fait d'avoir réussi la signature de la paix.

Il faut reconnaitre chez Santos le mérite que ses principaux détracteurs d'aujourd'hui n'ont jamais eu la grandeur d'assumer, bien qu'ils en aient eu l'opportunité et toutes les possibilités de réussir. Il est chaque jour plus clair qu'ils ne l'ont jamais souhaité, qu'ils agissaient en étant possédés par la logique de l'imposition, par le poing fermé de l'assujettissement, par leur aveuglement face aux conséquences tragiques. Ces jours derniers, a été transmise également une lettre dans laquelle certains officiers de réserve exprimaient leurs préoccupations à propos de l'approbation de la Juridiction Spéciale pour la Paix. Ils étaient inquiets sur la responsabilité de la chaine de commandement, point largement traité autour de la Table de négociation avec l'expertise des meilleurs spécialistes en la matière, mais agité de manière récurrente par les ennemis de la paix pour faire des histoires.

Je ne vais pas me référer au thème en lui-même, mais à un des arguments mis en exergue dans le courrier qui n'hésite pas à qualifier de "républiques indépendantes" les zones et les points vicinaux transitoires de normalisation. Ils se réfèrent ici à l'un des points signés les plus compliqués et satisfaisants, directement lié à la fin du conflit et particulièrement au cessez-le-feu bilatéral et définitif, et au dépôt des armes par les FARC-EP. Cet accord a été travaillé de main de maitre par des cadres expérimentés de la guérilla et un groupe de hauts cadres stratèges des forces armées et de la police, choisis pour leur loyauté dans le commandement des forces armées de la République. Et il a établi le lien avec le Conseil de Sécurité des Nations Unies, entité à qui nous les FARC, remettrons toutes nos armes dans le cadre des protocoles signés, comme cela est déjà en train de se faire par étapes.

Nous considérons, très respectueusement, que l'obsession pour une position, quelle qu'elle soit, ne peut pas en arriver là. Personne dans notre pays n'ignore les conséquences fatales de l'emploi irresponsable d'un épithète de ce genre au début des années 60 du siècle passé, et on ne peut imaginer à quoi pensent ceux qui font de la provocation en employant de si dangereux anachronismes. Des centaines de milliers de morts et plus de huit millions de victimes devraient suffire à répudier cette intention. Surtout quand ce dont le pays a besoin, c'est de la plus grande mesure. Nous savons tous qu'il avait été accordé que le 1er décembre de l'année dernière était le jour J et donc que le 31 mai prochain est le J+180. Le lendemain, l'opération de cessez-le-feu bilatéral doit terminer parce que l'on considère que la veille, nous les FARC, nous aurons déposé notre dernière arme. Et l'on suppose également que l'on doit en finir avec les zones et les points vicinaux transitoires de normalisation.

Le 1er juin, on devrait remettre à chaque combattant deux millions de pesos de la part du gouvernement et, comme qui dirait, le renvoyer pour qu'il trouve son chemin. C'est ce qui est signé, on pourrait penser que ce fut à la légère. Mais on doit aussi considérer que pendant la période en vigueur des zones, toute une série de points accordés pour arriver à une fin heureuse aurait dus être respectée. Et qu'en raison du retard, une bonne partie est toujours en attente de mise en oeuvre par le gouvernement national.

Au cours des 60 jours qui ont suivi le début des ZVTN, un recensement socio-économique devait être réalisé afin de recueillir l'information nécessaire au processus de réincorporation intégrale des FARC-EP à la vie civile, en tant que communauté et en tant qu'individus. Tout ceci pour que, sur la base de ses résultats, soient identifiés les possibles programmes et projets permettant de faire le lien avec le plus grand nombre possible d'hommes et de femmes membres des FARC.

Sous les auspices de l'ambassade de la Norvège, la proposition et la gestion de soutien d'un plan immédiat d'éducation dans le cadre de la réincorporation des guérilléros, élargi aux communautés des ZVTN, devait être construite. Nous ne mentionnons ici que la mise en oeuvre de l'Accord sur les Garanties de Sécurité. On ne peut penser que nous, les guérilléros, sommes obligés de devenir les cibles des sicaires. Reste à développer aussi ce qui est accordé sur le processus de réincorporation économique collective, l'organisation d'économie sociale et solidaire ou Economies Sociales du Commun, ECOMUN.

Il faut parler du processus accéléré d'accréditation et de transfert vers la légalité des membres des FARC et sa feuille de route. Ou de quelque chose de beaucoup plus grande envergure : l'approbation du Plan Cadre pour la Mise en oeuvre des Accords, sur la base d'un avant-projet présenté par le gouvernement national, qui doit être approuvé par le CONPES comme Plan Cadre de Mise en Oeuvre de l'Accord Final, qui devra contenir les ressources indicatives nécessaires pour son financement, ainsi que le détail de ses sources.

La liste des engagements en attente est longue, et nous voulons que soit établie une fois pour toutes notre bonne volonté à faire en sorte qu'ils soient tous respectés. Nous l'avons démontré en élevant des campements de fortune à côté des lieux où se construisent l'infrastructure des zones et des points de regroupement. Au sens strict, nous pourrions argumenter que nous ne sommes pas encore dans les zones, puisqu'elles ne sont pas encore construites. Mais cela ne nous intéresse pas d'agir ainsi. Cela ne serait pas sérieux.

Nous avons parlé avec le gouvernement, et d'une manière ou d'une autre, nous cherchons à nous mettre d'accord pour trouver une solution à chacune des difficultés qui se présentent, de manière dialoguée et constructive. C'est ce qui nous apparaît le plus correct et le plus juste. Nous tenons pour acquis que nous respecterons ce qui a été établi pour le dépôt des armes. Mais nous espérons de la compréhension afin de trouver la solution la plus viable pour demeurer dans les zones et les points de regroupement au delà de ce qui avait été accordé initialement, parce que la réalité de l'application des points contemplés dans l'Accord Définitif l'impose.

Avec les meilleures intentions et dans un esprit de consensus, nous le disons dès maintenant, bien que la sortie de l'impasse ne soit pas encore si imminente, en sachant qu'elle se présentera sans doute. Nous imaginons déjà tous les tralalas sur les républiques indépendantes et autres, avec ceux dont nous savons qu'ils prétendront toujours mettre des obstacles. Rien de tel. C'est en parlant que les gens se comprennent, nous l'avons dit. Et maintenant, c'est juste qu'après un demi-siècle à détruire, ils aident enfin à construire quelque chose. C'est ce que nous voulons.

La Havane. 18 mars 2017
Source :  www.FARC-EP.co



dimanche 12 mars 2017

Les risques dans la mise en oeuvre de la paix en Colombie


Par Enrique Santiago
El País. 12 mars 2017

A mesure que passent les jours après la signature le 24 novembre dernier de l'accord de paix entre le Gouvernement National et les Forces Armées Révolutionnaires de Colombie (FARC-EP), le processus qui doit mettre en place ce qui a été accordé et moderniser le pays qui ressurgit à peine après 52 années d'un cruel conflit armé interne, devient de plus en plus difficile. Un effort des deux parties et de la communauté internationale est nécessaire pour éviter que le processus de paix ne se bloque, avec les terribles conséquences que cela pourrait avoir.

Les retards pris dans la construction des 26 Zones Vicinales Transitoires de Normalisation (ZVTN) ont été le premier problème rencontré dans la mise en oeuvre. Les ZVTN devaient être construites avant le 1er décembre 2016. Ce jour-là, les FARC étaient concentrés dans les points préalables de concentration désignés. Ils ont accepté d'entrer dans les ZVTN sans qu'ait été construit le minimum d'infrastructures accordées : logements, alimentation électrique, services sanitaires et voirie, eau courante et connexions. A la date d'aujourd'hui, la ZVTN où au moins 50% de ces infrastructures ont été construites est une exception. J'en ai visité six. Il n'y en avait qu'une seule avec des services sanitaires et hygiéniques construits. Aucune n'avait de logements. Il n'y a pas d'attention médicale en dehors des premiers secours qui sont bien souvent fournis par la guérilla elle-même.

Dans les ZVTN, il y a les enfants des guérilléras, certains sont nouveaux-nés et il y a des dizaines de guérilléras enceintes. Au vu des retards, les FARC ont accordé avec le Gouvernement que les matériaux de construction leur soient remis directement pour qu'ils construisent eux-mêmes. Cet engagement n'est respecté que partiellement. Le problème n'est pas que la guérilla accepte de vivre dans de mauvaises conditions, ils y sont habitués. Mais si la première obligation du Gouvernement dans le chronogramme de la mise en place n'est réalisé que tardivement et de manière incomplète, un très mauvais signal est envoyé quant à la capacité réelle des institutions colombiennes à respecter ce qui a été accordé. Et revient en mémoire la tradition historique des différents gouvernements du pays qui n'ont pas respecté les accords de paix signés, irrespects qui en de nombreuses occasions ont conduit ensuite à l'assassinat des guérilléros qui avaient signé les accords.

Dans l'Accord Final, avait été établie l'approbation urgente d'une Loi d'Amnistie qui amnistierait les délits de rébellion et les délits connexes, conformément aux lois en vigueur à la date de signature de l'Accord Final. A la signature de l'accord de paix, il y avait approximativement 3.500 personnes incarcérées en raison de liens avec les FARC-EP. Environ 700 parmi elles peuvent avoir droit à l'amnistie établie dans la loi. Les autres ont droit à être remises en liberté sous certaines conditions : liberté conditionnelle ou transfert dans les ZVTN. Il y a également environ 5.000 membres de la Force Publique bénéficiaires potentiels de la loi.

C'est le 30 décembre qu'a été approuvée la Loi d'Amnistie, qui contemple une application d'office ou à la demande de l'intéressé. Pourtant les juges ne l'ont pas appliquée. Début février, il n'y avait que 8 amnisties accordées et aucune liberté conditionnelle. Les juges ont fait valoir que la loi était déficiente et que des normes de procédures étaient nécessaires pour l'appliquer. Le 17 février, un Décret présidentiel a été promulgué, qui incluait la procédure d'application élaborée par les juges colombiens eux-mêmes. Le 6 mars dernier, les juges de l'exécution des peines, compétents pour appliquer l'amnistie, se sont déclarés en grève en faisant valoir le manque de moyens pour appliquer l'amnistie. A la date d'aujourd'hui, un peu moins de soixante amnisties ont été accordées à des guérilléros, cinq autorisations de transfert dans une ZVTN et aucune liberté conditionnelle. Il n'y a pas de nouvelles concernant l'approbation d'aucune mesure équivalente pour des membres de la Force Publique.

Le refus des juges colombiens de respecter la loi d'amnistie – en dehors des très louables exceptions indiquées ci-dessus – est totalement inédit par rapport aux processus de paix antérieurs en Colombie ou dans d'autres lieux du monde et engendre une situation très dangereuse dans les bases de la guérilla. La méfiance envers les institutions et le Gouvernement qui a signé l'Accord de Paix est en train de grandir, et avec elle, la méfiance sur le respect de ce qui a été accordé. Cela peut provoquer dans les bases une méfiance et un rejet envers les leaders de la guérilla, les guérilléros peuvent considérer qu'ils ont été trompés par leurs chefs qui leur avaient garantis un traitement judiciaire particulier en plus de l'amnistie. Cette situation peut stimuler les dissidences au sein des FARC-EP, dissidences qui jusqu'à maintenant étaient très réduites (moins de 4%), alors que la moyenne dans les processus de paix avec des groupes rebelles tourne autour de 20%.

Les garanties de sécurité – c'est à dire le démantèlement du para militarisme – sont un des résultats les plus importants de ce processus de paix. On ne peut oublier que l'Accord Final a été atteint dans un contexte où la violence des groupes paramilitaires d'extrême droite continue à exister, où l'affrontement entre l'Etat et d'autres rebelles armés –ELN– perdure et où d'importants circuits d'économie illicite sont encore présents. Tout cela rend l'Accord Final encore plus digne d'éloges, car il contient des engagements forts pour en finir avec le para militarisme qui est un phénomène structurel de longue date en Colombie. L'engagement du Gouvernement n'est pas seulement de garantir le monopole légitime de l'Etat dans l'usage de la force et des armes, mais aussi de démanteler les structures civiles qui pendant des décennies ont organisé, financé, fomenté et utilisé tant politiquement que financièrement des groupes paramilitaires. Une des mesures les plus importantes est la création d'une Unité d'Enquête spécialisée dans le démantèlement des organisations paramilitaires, compétente pour désactiver les structures politiques de soutien à ces groupes et leurs structures économiques de financement. L'actuel Bureau du Procureur Général de la Nation, ignorant l'accord de paix, cherche à empêcher la mise en route de cette Unité Spéciale, et également, à modifier l'accord sur la Juridiction Spéciale pour la Paix (JEP), en profitant de processus législatif en cours qui est très complexe en raison de la majorité parlementaire instable qui soutient le Gouvernement du Président Santos. Les propositions que formule le Bureau du Procureur ont toujours les deux mêmes objectifs : d'une part soustraire les civils financeurs, organisateurs ou instigateurs présumés du para militarisme de la JEP et les maintenir dans la juridiction ordinaire – où ils ont toujours joui et jouissent encore d'impunité – et d'autre part, soustraire de la JEP, le plus grand nombre possibles d'actes réalisés par les FARC-EP en cherchant à maintenir la compétence de la juridiction ordinaire, et du bureau du procureur sur ces faits, ce qui revient à violer l'accord partiel qui a été le plus difficile à atteindre, celui relatif aux Victimes et à la Justice. Parallèlement, le bureau du Procureur Général de la Nation n'apporte pas beaucoup de résultats dans la recherche et le châtiment des crimes commis contre les défenseurs des droits humains, les dirigeants politiques, les leaders sociaux et paysans qui soutiennent le processus de paix. En 2016 et depuis le début de 2017, il y a eu plus de 130 personnes assassinées. Et depuis la signature de l'Accord de Paix du 24 Août 2016, ce sont environ 80 membres des collectifs évoqués ci-dessus qui ont été assassinés. Le bureau du Procureur Général de la Nation nie constamment l'existence d'un plan systématique pour attaquer le processus de paix et les personnes qui le soutiennent. Tout cela détériore sérieusement la confiance des FARC-EP dans le respect de l'Accord sur les garanties de sécurité, car il s'agit de se retrouver sans défense en matière de sécurité personnelle et d'intégrité physique, quand celles-ci sont nécessaires pour que toute guérilla puisse procéder à un processus de dépôt des armes.

Actuellement, il n'y a pas de concrétisation ni de mise en route des politiques de réincorporation politique et sociale des FARC-EP après le dépôt des armes. Avec la réalisation du plébiscite du 2 octobre qui a rejeté l'Accord de Paix du 24 Août 2016, un processus de renégociation a eu lieu dans lequel les FARC ont accepté d'importantes modifications dans le système de Justice Spéciale pour la Paix, de plus grandes limitations au régime de l'amnistie et surtout, des réductions des programmes de réincorporation à la vie civile des anciens guérilléros, avec notamment l'exigence mesquine des défenseurs du "Non" de coupes dans les subventions destinées à ces programmes. La totalité du budget finalement accordé pour la réincorporation économique et sociale des FARC-EP est équivalente au coût de 10 jours de guerre.

Il y a aujourd'hui un retard important dans l'élaboration des programmes de réincorporation sociale et un manque dangereux de ressources économiques. Aucun des programmes de réincorporation économique et sociale n'a commencé à se mettre en route alors que c'est dans trois mois à peine, le 31 mai, que les ZVTN sont supposées ne plus exister et que les FARC-EP sont censées disparaître pour que surgisse le nouveau parti politique qui succèdera à l'ancienne organisation et faire le pas définitif vers la réincorporation dans la vie sociale. Il n'est pas possible qu'à cette date-là, les guérilléros retournent dans leurs foyers, car après 52 ans de guerre ou des décennies de permanence dans la guérilla, ces foyers n'existent pas. Sauf exceptions, les conditions de sécurité ne sont pas réunies pour que les anciens guérilléros aillent résider dans les foyers de leurs familles, et ceci dans le cas où leurs familles, qui sont majoritairement paysannes avec des conditions de vie précaires, aient à leur disposition les moyens matériels pour les accueillir. Par ailleurs, les programmes d'accès à l'emploi, les projets productifs, de développement agraire ou de substitution des cultures illicites n'ont pas non plus été définis.

Cette situation d'indéfinition de leur futur immédiat provoque également une grande angoisse dans les troupes de la guérilla, cela peut stimuler le manque de confiance interne dans le processus de paix et donc les dissidences. Profitant de cette situation, différents groupes criminels désireux de compter sur des gens expérimentés dans le maniement des armes sont en train d'offrir aux guérilléros d'importantes sommes d'argent pour les corrompre.

Les Nations Unies alertent sur le haut pourcentage d'échec des programmes de réincorporation à la vie sociale des groupes guérilléros qui ont effectué un processus de dépôt des armes après avoir signer des accords de paix dans les dernières décennies. Ces échecs ont habituellement comme conséquences une hausse de la violence, de la délinquance et des économies illégales.

Le processus de dépôt des armes des FARC-EP a commencé le 1er mars 2017 (J+90) et se conclura le 31 mai prochain (J+180). Malgré les difficultés traversées dans la mise en oeuvre des Accords, les FARC-EP ont procédé au début du dépôt de 30% de leurs armes au jour J+90. Une deuxième phase de dépôt de 30% débutera le 1er avril et la phase de dépôt des 40% restants débutera le 1er mai, avec une conclusion de l'ensemble du processus le 31 mai. L'Accord Final établit une série de garanties pour les FARC-EP en matière Juridique, de Sécurité Personnelle et de Sécurité Economique et Sociale. Evidemment, le respect de ce qui a été accordé est une obligation réciproque pour les signataires de tout accord. Alors que les FARC-EP honorent leur engagement avec le processus de dépôt des armes, le Gouvernement et les institutions compétentes devraient respecter 
  • les impératifs de sécurité juridique qui leur incombent –Application de l'amnistie et approbation au Congrès des lois qui mettent en route le Système Intégral de Vérité, Justice, Réparation et Non-Répétition –, 
  • les engagements sur la sécurité personnelle – démantèlement du para militarisme et détention des responsables des crimes qui ont lieu contre les défenseurs du processus de paix – 
  • et au moins, définir les programmes de réincorporation économique et sociale qui doivent obligatoirement être mis en route avant le 31 mai.
Si ce n'est pas le cas, le 1er juin, le processus de paix sera sous l'emprise d'une grave crise qui, dans la pratique, peut faire échouer tous les efforts déployés par les deux parties depuis le début du processus exploratoire en février 2012.

La vérification et l'accompagnement international sont, en ce moment, une nécessité urgente pour le processus de paix. Aujourd'hui, l'unique mécanisme de vérification et de monitoring international de l'Accord de Paix qui fonctionne, est celui chargé de vérifier et encadrer le processus de Dépôt des Armes, c'est le Mécanisme de Monitoring et Vérification des Nations Unies, MMV, créé en janvier 2016. C'est à dire qu'actuellement, on ne vérifie que le respect des obligations qui incombent aux FARC-EP. Dans l'Accord Final, ne sont contemplés que des mécanismes de vérification des points 3 - "Garanties de Sécurité" et 6 - "Réincorporation à la vie civile", à la charge des Nations Unies. Mais aujourd'hui, le Gouvernement colombien n'a pas concrétisé à l'ONU la forme que doit prendre ce mécanisme. Il est prévu dans l'Accord Final un accompagnement international de la mise en oeuvre de tous les points accordés, mais ces mécanismes internationaux n'ont toujours pas été mis en route, malgré les pétitions successives des FARC-EP.

Il est évident que dans le cadre d'un accord de paix qui met fin à 50 ans de conflit armé, il n'est pas approprié qu'une des parties prétende à ce que ne soit vérifiée, encadrée ou accompagnée que la mise en oeuvre des obligations qui incombent à l'autre partie, dans ce cas, le dépôt des armes des FARC-EP.  Pour garantir la très nécessaire mise en place de tout ce qui a été accordé ou au moins, du plus important, il est indispensable de mettre en route immédiatement tous les mécanismes d'encadrement, de vérification et d'accompagnement que contemple l'accord final de paix. Et pour ce faire, la présence active de la communauté internationale dans ces mécanismes est indispensable. Il faudrait également une plus grande agilité dans la mise en place et un respect clair de ce qui a été accordé de la part de toutes les institutions impliquées, et pas seulement le Gouvernement.

Enrique Santiago Romero est assesseur des FARC-EP à la Commission de Suivi, Dynamisation et Vérification de la Mise en Oeuvre de l'Accord Final (CSIVI)

Traduction : CM



mercredi 8 mars 2017

Journée internationale de la femme ouvrière, paysanne, étudiante, camarade


Source : Agencia Prensa Rural
Mercredi 8 mars 2017

La lutte des femmes s'enfonce dans les siècles de l'Histoire. Le fait même que la société patriarcale ait considéré la femme comme une propriété privée, a restreint ses droits et l'a privée de sa liberté.

Aujourd'hui, on ne peut oublier que des femmes ouvrières ont donné leur vie pour l'égalité des droits, dans les luttes pour de meilleures conditions de travail. C'est pour revendiquer une baisse du temps de travail et l'égalité des droits que les ouvrières de Textil Cotton à New York ont occupé leur usine le 8 mars 1908 et que leur patron, avec la police, a bloqué les portes de la fabrique et y a mis le feu. Résultat : 130 femmes brulées dans un acte de brutalité et de barbarie policière.

Actuellement, les femmes continuent à protester pour de meilleures conditions de travail et pour une égalité des droits et des opportunités, les années passent et on ne donne pas aux femmes le rôle qui leur appartient dans la société. C'est d'elles que la vie nait, pourtant les gouvernements les traitent comme des mineures. Elles ne sont maitresses ni de leurs corps, ni de leurs désirs, car l'Etat s'immisce dans leurs décisions, et même s'il y a égalité sur le papier, il n'en est pas ainsi dans les faits.

On observe de manière alarmante qu'au XXIè siècle, la violence continue contre le sexe féminin dans le monde, en Amérique Latine et en Colombie. Selon les chiffres de l'ONU, une femme de plus de quinze ans est assassinée tous les deux jours et demi en Colombie.

Il faut garder à l'esprit que le rôle des femmes est fondamental pour l'accord de paix et sa mise en oeuvre dans le pays, car elles ont vécu plus que quiconque les horreurs de cette guerre en étant des trophées de combat et en livrant leurs fils et leurs compagnons au feu du conflit. Qui, mieux qu'elles, pourra construire et guérir cette nation qui a besoin aujourd'hui de leurs mains laborieuses pour commencer à nouveau ?

Ainsi, la lutte continue et résonne dans les voix de la Cacica Gaitana, Policarpa Salavarrieta, Manuela Sáenz, María Cano, Mariana Páez, les mères, les ouvrières, les travailleuses agricoles, les vendeuses de rue, les étudiantes, les petites filles, toutes celles qui rêvent : Leurs voix résonnent en Colombie pour exiger la paix, l'égalité, le respect et la dignité.

Bonne journée, camarades ! A l'Agence Prensa Rural, nous nous souvenons de vous et nous revendiquons votre lutte

Traduction : CM
 

mercredi 1 mars 2017

La Paix, un bien suprême


Colombie. Le nouvel accord signé et ratifié n'admet plus de discussions ni de modifications car ce dont il s'agit, c'est de donner le feu vert à sa mise en œuvre.

Par Carlos Lozano Guillén*
28/02/2017 in El Tiempo

Au beau milieu du scandale des pots de vins remis par l'entreprise Odebrecht à de grands seigneurs de l'establishment colombien dans le secteur public comme dans le privé, et du débat sur la prochaine mise en œuvre de l'Accord Final de La Havane, les contradictions se font plus aigües entre ceux qui défendent la paix et ceux qui s'entêtent à vouloir continuer la guerre fratricide. Ces derniers, à l'intérieur et à l'extérieur tant du Gouvernement que de l'Etat, rencontrent de nombreux obstacles pour entraver le souffle constructif du pays qui veut concrétiser les accords de paix entre le gouvernement du président Juan Manuel Santos et la guérrilla des Farc-Ep, et faire avancer les dialogues en Equateur avec l'Eln.

Les Farc-Ep, il faut le dire franchement et sans détour, ont respecté le pacte de La Havane. Malgré le retard pris dans la mise en œuvre de l'accord, ces combattants n'ont pas arrêté leur marche vers les zones et les points de transition et de normalisation où devront commencer le dépôt des armes et le transfert vers un parti politique légal et démocratique, pendant qu'au Congrès, étaient approuvés les lois, les actes législatifs et les dispositions développant l'Accord Final de La Havane.

L'accord a été le point d'arrivée de près de quatre ans de discussions entre les parties, avec la participation de la société civile dans des forums thématiques et la consultation permanente par l'Exécutif des deux autres pouvoirs civils, des représentants des entreprises et du pouvoir économique. En outre, le résultat négatif du plébiscite de ratification du 2 octobre a obligé à de nouvelles consultations et à incorporer dans le nouvel accord, comme l'avait stipulé la Cour Constitutionnelle, plusieurs propositions et questionnements des promoteurs du "Non", des magistrats des cours de justice et du Procureur Général de la Nation. 

Le nouvel accord signé et ratifié n'admet plus de discussions ni de modifications car ce dont il s'agit, c'est de donner le feu vert à sa mise en œuvre. On doit comprendre que la voie de la réglementation de l'accord ne permet pas la contre-réforme si habituelle en Colombie, comme cela avait eu lieu avec la Constitution de 1991.

La paix est un bien suprême, dont sont redevables non seulement les fonctionnaires du Gouvernement National, mais aussi l'ensemble des agents de l'Etat, sans exception. L'attitude de sabotage du procureur Néstor Humberto Martínez est incompréhensible et il ne lui sied guère d'être l'héritier des scandales du précédent procureur général de la Nation. Les manœuvres antipopulaires du Gouvernement comme la loi Zidres et la réforme fiscale n'aident pas non plus.

C'est clair : La mise en œuvre de l'Accord est assez lente et le Gouvernement doit être plus diligent, il doit notamment organiser ses forces parlementaires qui agissent de manière dispersée, dans la meilleure tradition de la politicaillerie et de la corruption. L'accord de paix est le fait historique le plus important du pays depuis bien longtemps, il n'a pas seulement mis fin à la confrontation avec les Farc, il a également ouvert la possibilité de changements profonds dans le pays à moyen et long terme. C'est ce qui provoque la résistance des chevaliers de l'inertie, de la droite récalcitrante qui nie la vérité historique et la réconciliation nationale.

Plusieurs organisations qui s'étaient engagées pour le "Oui" appellent à un Congrès National pour la Paix. C'est une initiative des plus opportunes pour défendre l'accord de La Havane, soutenir les dialogues avec l'Eln et rechercher une alternative qui permette de construire un nouveau pays, avec une démocratie renouvelée et des changements sociaux pour 2018.

Carlos Lozano Guillén
* Directeur de l'Hebdomadaire VOZ
Traduction CM