lundi 15 août 2022

L'ordre énergique de Gustavo Petro aux commandants militaires


Source : Agence EFE

Le président colombien, Gustavo Petro, a énergiquement averti les commandants militaires et policiers du pays qui souhaiteraient conserver leur CV en bon état. Il leur a ordonné ce samedi d'empêcher que des massacres soient commis et que des dirigeants sociaux soient assassinés, car cela affectera leur état de service.

"La commission de massacres et leur impunité dans les juridictions des commandements militaires et policiers affecteront les CV des commandants", a déclaré Petro sur Twitter, un jour après le renouvellement de la direction militaire et policière.

Au lendemain d'un appel à disposer d'une force publique loin de la corruption et oeuvrant pour les droits de l'homme et la paix, le président a souligné que désormais "chaque commandement militaire ou policier doit veiller dans sa juridiction à neutraliser au mieux la commission de massacres et la mort de dirigeants sociaux ».

La Colombie est plongée dans une recrudescence de la violence à la suite de l'affrontement entre groupes armés illégaux qui a particulièrement touché la population civile des régions les plus reculées. Ce même samedi, l'Institut d'études pour le développement et la paix INDEPAZ a dénoncé le 62e massacre commis jusqu'à présent cette année en Colombie, qui a eu lieu dans le département de La Guajira (nord), où trois hommes ont été tués. Les victimes, dont l'identité est inconnue pour le moment, ont été agressées par des personnes «lourdement armées». 

INDEPAZ a également fait état ce samedi de l'assassinat de Diomedes Bermúdez Aguirre, signataire de l'accord de paix avec les FARC qui était en cours de réincorporation dans le département de Tolima (centre-sud). Bermúdez a été attaqué par des hommes armés alors qu'il voyageait entre les municipalités de Rovira et Roncevaux, et il est le premier démobilisé tué depuis que Petro a pris la présidence le 7 août.

Jusqu'à présent en 2022, 32 signataires de la paix ont été assassinés en Colombie, un chiffre qui est passé à 338 depuis 2016, date à laquelle l'accord avec les FARC a été conclu.

Ces derniers mois, certains des épisodes les plus sombres du pays ont également été relancés avec la dénonciation de deux affaires dans lesquelles l'Armée et la Police ont été accusées d'être à l'origine de "faux positifs", comme on appelle les exécutions de civils.

Dans ce contexte, le président colombien a lancé vendredi un appel à promouvoir une force publique centrée sur "la politique de sécurité humaine (...) pour garantir la paix, la réduction de la violence, de la criminalité, garantir l'accroissement substantiel du respect des droits de l'homme et libertés civiles, comme il se doit dans toute démocratie ».

"Zéro corruption et zéro violation des droits de l'homme" seront donc les préceptes qui régiront les forces armées et la police dans les quatre prochaines années, a affirmé le président.

Trad° CM




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