Ni voir comment des utopistes contestataires emblématiques des années 60 et leurs critiques révolutionnaires sont récupérées par le marché de l'art.
Ni savoir qu'une bonne partie des œuvres n'appartiennent pas à Pinault mais aux collections publiques modernes et contemporaines du Centre Pompidou qui se retrouvent exposées à la Bourse du Commerce, sous la fresque rénovée de la rotonde illustrant le capitalisme et le colonialisme en majesté.
Bref, il s'agissait d'affronter un concentré de cynisme qui, à force de coups de poings symboliques, assène concrètement que dans la bataille des idées, le capital gagnerait toujours sur le travail en se l'appropriant.
Sur ce Que Faire ? Che Fare ? Eh bien, prenons un chemin de traverse et intéressons nous aux processus créateurs, sans nous arrêter aux produits finis. La joyeuse guerrilla libertaire de l'arte povera a de beaux jours devant elle et ne saurait rester enfermée dans des cénacles luxueux. Saluons donc ici, d'une manière toute particulière, la mémoire de Marisa MERZ et ses fils de cuivre patients et discrets qui disent : « Je ne suis intéressée ni par le pouvoir ni par la carrière. Seuls le monde et moi m’intéressent. Je peux faire peu, très peu. » (Marisa Merz, 1968)
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