dimanche 14 août 2022

Colombie. Recommandations sur le Système National de Soins




Le Système National de Soins est un engagement fondamental du Programme gouvernemental "Colombie, Puissance Mondiale de la Vie", un engagement qui reprend la demande historique des femmes pour la reconnaissance, la redistribution et la réduction du travail domestique et des soins non rémunérés.

Le décret 1228 du 18 juillet 2022 établit la création et le fonctionnement de la commission intersectorielle de la politique nationale de soins qui a, parmi ses pouvoirs, celui de "définir les orientations techniques et les stratégies de mise en œuvre de la politique nationale de soins" (Art.4) .  Une tâche importante pour le nouveau gouvernement sera de vérifier que cette instance soit harmonisée avec d'autres développements réglementaires et les instances existantes en la matière, telles que la loi 1413 de 2010 et la table intersectorielle pour l'économie des soins. Il s'agira d'éviter les échecs et d'en tirer des leçons ainsi que de maintenir la participation de la société civile dans les discussions sur la création du Système National de Soins et la Politique Publique qui le mettra en mouvement.

Les approches à partir desquelles le système national de soins doit être construit sont fondamentales dans sa conception, il est donc attendu qu'elles partent des approches féministes, de genre, antiracistes, anti-capacité, intersectionnelles et territoriales, et soient guidées par les principes de la dignité humaine, de l'autonomie, du droit de participer à la vie de la communauté et du plein épanouissement des projets de vie de toutes et tous.

Le développement d'un système national de soins doit répondre au vieillissement de la population et à la demande croissante de soins de longue durée. Il doit aussi reconnaître que la vie dans la société dépend des soins et que les femmes sont celles qui effectuent la plupart de ces tâches avec peu ou aucune reconnaissance sociale et économique.

En ce sens, des progrès doivent être accomplis vers la pleine reconnaissance que le travail de soins est un secteur économique important, composé à la fois des personnes qui exercent des activités de soins non rémunérés, qui peuvent représenter jusqu'à 21 % du PIB, et de celles et ceux qui le font de manière rémunérée, mais avec des conditions d'emploi précaires, comme les travailleuses domestiques, le personnel de santé et d'éducation, tant dans les espaces urbains que ruraux ; ONU Femmes Colombie en 2022, a calculé qu'au moins 688 000 personnes effectuent ces tâches, dont 94% sont des femmes. Par conséquent, il est nécessaire d'établir des normes du travail pour à la fois rendre digne l'emploi rémunéré et reconnaître le travail de soins non rémunéré.

Le système doit fournir une infrastructure sociale et matérielle de soins qui réduise le travail de soins. La base de l'infrastructure sociale, ce sont les travailleuses et travailleurs du secteur des soins, de sorte que le système doit récompenser adéquatement les travailleuses et les travailleurs des soins, en leur garantissant des conditions de travail décentes et en développant leur représentation dans les organisations.

Des ressources budgétaires doivent être allouées aux différents secteurs pour permettre une prestation efficace et équitable des services de soins. La politique doit garantir que les ménages qui ne peuvent pas contracter des services de soins privés peuvent accéder à des services publics et/ou communautaires de qualité.

Concernant les services communautaires, il existe déjà dans le pays des expériences de prise en charge. Il est particulièrement important d'identifier et d'accompagner techniquement les femmes de la ruralité, afin qu'elles puissent renforcer leurs capacités. Les peuples ethniques ont également développé des stratégies de soins collectifs et de participation à la société pour les personnes handicapées et les personnes âgées, qui montrent l'importance de maintenir ces personnes en tant que partie active des communautés, ce qui contribue à son tour à la redistribution du travail de soins.

Le Système National de Soins ne doit pas être confondu avec un programme de soins. Il doit chercher à transformer à la fois la division sexuelle du travail et les inégalités de droits, d'opportunités et de représentation des femmes.

Les soins sont une responsabilité de la société et doivent donc être défamiliarisés et déféminisés. Ainsi, le Système National de Soins a le défi de ne pas approfondir la dichotomie entre qui soigne et qui est soigné.e, en évitant de concentrer ses efforts institutionnels uniquement sur l'un.e des deux. Le système devrait se concentrer sur la transformation des conditions structurelles qui empêchent certaines personnes de participer activement à la société et générer des opportunités pour toutes et tous de développer leurs propres projets de vie, évitant ainsi à d'autres personnes -généralement des femmes- d'être surchargées face aux charges non rémunérées du travail de soins et montrant que non seulement les familles ont la responsabilité des personnes handicapées, mais aussi l'État et la société.

En ce sens, les subventions et la reconnaissance économique du travail de soins ne doivent pas être subordonnées au fait qu'une personne est considérée comme un sujet passif de soins, tandis qu'une autre se consacre aux soins, mais elles doivent favoriser les opportunités pour que toutes les personnes prises en charge dans des relations de soins puissent développer pleinement leurs capacités, leurs compétences, leurs projets de vie et participer pleinement à leur communauté, renforçant les politiques d'inclusion scolaire et d'employabilité des femmes, mais aussi des personnes handicapées.

Cela implique de générer des actions d'articulation institutionnelle et d'offre de services qui considèrent les soins dans les compétences des institutions étatiques, tant au niveau national que territorial, ce qui implique une adaptation des services actuels et la création de nouveaux services. Le Système National de Soins ne peut pas être une somme de ce qui existe déjà, sans faire des analyses et des ajustements respectifs. Ainsi, on s'attend à ce qu'aucune barrière ne soit créée dans l'architecture de l'État pour le développement d'activités qui cherchent à générer des conditions pour «vivir sabroso» (Le vivre délicieux ?), qui ne sont rien de plus que des conditions de vie décentes pour toute la société.

Cela implique également de renforcer les processus d'aide à la personne des personnes handicapées, afin que l'accompagnement spécifique dont elles peuvent avoir besoin soit assuré par l'État et dépende d'autres personnes que leur famille. Cela renforce à la fois la valeur sociale accordée aux personnes qui effectuent un travail de soins rémunéré, tout en libérant du temps pour celles et ceux qui se considèrent comme des «aidant.es». Cela peut protéger aussi les personnes handicapées, en particulier les femmes, des multiples formes de violence qu'elles peuvent recevoir en le milieu familial.

De plus, la reconnaissance sociale de la pleine participation des personnes handicapées peut favoriser des processus de désinstitutionnalisation des personnes handicapées, favorisant des modèles de vie communautaire avec des systèmes de soutien et d'assistance personnelle qui, comme l'ont montré les expériences internationales, sont plus efficaces pour les dépenses publiques.

Le changement que la Colombie attend avec l'élection du Pacte historique doit mettre au centre un système dans lequel l'État assume un rôle de gardien pour redistribuer et réduire le travail de soins qui incombe principalement aux femmes, générant le développement de conditions et d'opportunités qui permettent la pleine participation de toutes et tous à la société et le développement de projets de vie dans des conditions de dignité et d'autonomie pour bien vivre.

Afin de réaliser LE CHANGEMENT AVEC LES FEMMES, il sera non négociable que cet engagement se reflète par des éléments forts et des arguments de poids dans le Plan de développement national. C'est la raison pour laquelle "l'équipe de l'empalme" a construit une première contribution pour que nous, femmes de Colombie, poursuivions cette discussion et ce pari sur la Colombie, Puissance Mondiale de la Vie.




El Sistema Nacional de Cuidados es una apuesta fundamental del Programa de Gobierno "Potencia Mundial de la Vida", una apuesta que retoma la demanda histórica de las mujeres para el reconocimiento, redistribución y reducción del Trabajo de Hogar y de Cuidado No Remunerado.

El Decreto 1228 del 18 de julio de 2022 establece la creación y funcionamiento de la Comisión Intersectorial de la Política Nacional de Cuidado, la cual tiene entre sus competencias la de “definir los lineamientos técnicos y las estrategias para la implementación de la Política Nacional de Cuidado” (Art.4). Será una tarea importante del nuevo gobierno revisar que esta instancia se armonice con otros desarrollos normativos e instancias existentes en la materia, como la Ley 1413 de 2010 y la Mesa Intersectorial de Economía del Cuidado de modo que se eviten retrocesos y se retomen lecciones aprendidas, así como para que se mantenga la participación de la sociedad civil en las discusiones sobre la creación del Sistema Nacional de Cuidados y de la Política Pública que lo pondrá en marcha.

Los enfoques a partir de los cuales se debe construir el Sistema Nacional de Cuidados son fundamentales en su concepción, por lo que se espera que al menos partan de los enfoques feminista, de género, antirracista, anticapacitista, interseccional y territorial, y que se guíe por los principios de dignidad humana, autonomía, el derecho a la participación en la vida en comunidad y el pleno desarrollo de proyectos de vida para todas las personas.

El desarrollo de un Sistema Nacional de Cuidados deberá atender al envejecimiento poblacional y la creciente demanda de cuidados de larga duración, así como reconocer que la vida en sociedad depende del cuidado, y que las mujeres son quienes realizan la mayor parte de estas labores con poco o nulo reconocimiento social y económico.

En ese sentido, se debe avanzar hacia el reconocimiento pleno de que el Trabajo de Cuidado es un Sector Económico importante, compuesto tanto por quienes realizan actividades de cuidado no remuneradas, las cuales pueden representar hasta 21% del PIB, como aquellas que lo hacen de forma remunerada, pero con condiciones de precarización laboral, como son trabajadoras domésticas, personal de salud y de educación, tanto en los espacios urbanos como rurales; Onu Mujeres Colombia en el 2002, calculó que al menos 688 mil personas desempeñan estas labores, de las cuales el 94% son mujeres. Por tanto, es necesario establecer normas laborales para simultáneamente dignificar el empleo remunerado y reconocer el trabajo de cuidados no remunerado.

El Sistema debe proveer una infraestructura social y física de cuidado que reduzca el trabajo de cuidado. La base de la infraestructura social son las y los trabajadores del sector de cuidado, por lo que el sistema debe recompensar de manera adecuada a las y los trabajadores del cuidado, garantizarles condiciones de trabajo dignas y promover su representación en organizaciones.

Se deben asignar recursos presupuestales para los diferentes sectores que permitan la provisión eficiente y equitativa de los servicios de cuidados. La política debe garantizar que los hogares que no pueden contratar servicios de cuidado privados puedan acceder a servicios públicos y/o comunitarios de calidad.

Frente a los servicios comunitarios, en el país ya existen experiencias de cuidado, particularmente es importante identificar y acompañar técnicamente a mujeres rurales, para que puedan fortalecer sus capacidades. También los Pueblos Étnicos han desarrollado estrategias de cuidado colectivo y de participación en sociedad de personas con discapacidad y adultas mayores, que dan cuenta de la importancia de mantener a estas personas como parte activa de sus comunidades, lo que contribuye a su vez a la redistribución del trabajo de cuidado.

El Sistema Nacional de Cuidados no debe confundirse con un programa asistencial. Debe ocuparse de transformar tanto la división sexual del trabajo, como las desigualdades de derechos, oportunidades y representación de las mujeres.

El cuidado es una responsabilidad de la sociedad y por tanto hay que desfamiliarizarlo y desfeminizarlo. Así, el Sistema Nacional de Cuidado tiene el reto de no profundizar la dicotomía entre quién cuida y quién es objeto de cuidados, evitando poner sus esfuerzos institucionales sólo en uno de los dos. El Sistema deberá centrarse en la transformación de las condiciones estructurales que hacen que algunas personas no puedan participar activamente en la sociedad y generar oportunidades para que todas desarrollen sus propios proyectos de vida, previniendo así que otras personas -generalmente mujeres- tengan una sobrecarga frente al trabajo de cuidado no remunerado y evidenciando que no solo las familias tienen la responsabilidad de las personas con discapacidad sino el Estado y la sociedad.

En ese sentido, subsidios y reconocimientos económicos al trabajo de cuidado no deberán supeditarse a que haya una persona que se considera sujeto pasivo de cuidado, mientras que otra se dedica a cuidar, sino que deberán promover oportunidades para que todas las personas en las relaciones de cuidado puedan desarrollar plenamente sus capacidades, habilidades, proyectos de vida y participar plenamente en su comunidad, fortaleciendo las políticas de inclusión educativa y de empleabilidad para las mujeres, pero también para las personas con discapacidad.

Esto implica generar acciones de articulación institucional y de oferta de servicios que consideren el cuidado dentro de las competencias de las instituciones del Estado, tanto a nivel nacional como territorial, lo que implica una adecuación de los actuales servicios y generar nuevos; el Sistema Nacional no puede ser una suma de lo que ya existe, sin hacer análisis y los respectivos ajustes. Así, se espera que no se generen barreras en la arquitectura del Estado para el desarrollo de actividades que buscan generar condiciones para “vivir sabroso”, que no es otra cosa que condiciones de vida digna para toda la sociedad.

También implica fortalecer los procesos de asistencia personal para personas con discapacidad, de modo que los apoyos específicos que puedan requerir se provean por el Estado y dependan de personas distintas a sus familias. Esto simultáneamente fortalece el valor social que se otorga a personas que realizan trabajo de cuidado remunerado, mientras que permite liberar tiempo a quienes se consideran a sí mismas “cuidadoras”, además de proteger a personas con discapacidad, particularmente mujeres, de múltiples formas de violencia que pueden recibir en el ámbito familiar.

Adicionalmente, el reconocimiento social de la participación plena de las personas con discapacidad, podrá promover procesos de desinstitucionalización de personas con discapacidad, privilegiando modelos de vida en comunidad con sistemas de apoyos y asistencia personal, lo que incluso como han demostrado experiencias internacionales, resulta más eficiente para el gasto del Estado.

El cambio que Colombia espera con la elección del Pacto Histórico debe poner en el centro un Sistema en que el Estado asuma un rol cuidador para redistribuir y reducir el trabajo de cuidado que recae principalmente sobre las mujeres, generando el desarrollo de condiciones y oportunidades que permitan la participación plena de todas las personas en la sociedad y el desarrollo de proyectos de vida en condiciones de dignidad y autonomía para el buenvivir.

Para lograr el ¡EL CAMBIO ES CON LAS MUJERES!, será innegociable que esta apuesta se refleja con elementos fuertes y con contundencia en el Plan de Desarrollo Nacional, para ello este equipo ha construido un primer insumo que contribuya para que las mujeres de Colombia continuemos esta discusión y apuesta por Colombia Mundial de la Vida.

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