Ne me demandez pas qui je suis
ni si vous me connaissiez
les rêves que j'avais eu
grandiront bien que je ne sois plus
Je ne vis plus mais je continue
à la recherche de ce que je cherchais
et les autres qui continuent à se battre
verront naître d'autres roses
Au nom de ces choses
tous continueront à me nommer.
Ne vous souvenez pas de mon visage
celui qui fut mon visage de guerre
alors qu'il y avait sur ma terre
le besoin d'être dans la haine.
Dans le ciel qui s'éclaire déjà
vous verrez comment était mon front
peu de gens m'ont entendu rire
et bien que mon sourire soit ignoré
vous le retrouverez dans l'aube
du jour que l'on aperçoit.
Ne me demandez pas mon âge
J'ai les années de tous et toutes
parmi de nombreux choix, j'ai choisi
d'être plus vieux que mon âge
Et les années en vérité
sont les coups que j'ai donné
Je nais avec chaque fusillé
et même si mon corps se meurt
j'aurai l'âge en vérité
de l'enfant que j'aurai libéré.
Ne cherchez pas ma tombe
parce que vous ne la trouverez pas
Mes mains sont celles qui vont
dans d'autres mains qui se battent
ma voix est celle qui crie
mon rêve est celui qui continue entier
et sachez que je ne meure
que si vous commencez à lâcher
Parce que celui qui meurt au combat
vit dans chaque camarade.
Traduit le 22 mai 2018, en hommage à Alain Fichet.
Le Venezuela se prépare aux élections présidentielles. Face à la menace des Etats-Unis et la nécessité de soutenir une révolution qui donne encore de l'espoir au continent.
Caracas vit au rythme de la rage et de la caraïbe. Ce n'est pas un bal de débutantes. Le transport y est une bataille, le distributeur d'argent y est une bataille, la pharmacie y est une bataille, les prix y sont une bataille. C'est une guerre qui éclate comme les tempêtes tropicales décrites par Maïakovsky : Il ne reste que peu d'air entre tant de pluie. Mais il ne pleut pas à Caracas, il y a des semaines de transition entre soleil et pluie, une sécheresse nuageuse. L'eau se recycle, elle passe de seau en bassine, on y fait attention dans la douche, dans la cuisine. Et quand revient son bruit dans les tuyaux, c'est la fête dans les maisons. Nous marchons au bord des limites, comme d'habitude.
Personne n'aurait dit que nous arriverions jusque là, en mai 2018. Ni avec des dés, ni en lisant les cendres de cigare, ni en appliquant de manière méticuleuse les hypothèses bien huilées qui ont donné des résultats dans les autres pays. Ce processus a pour habitude de ne pas respecter les règles, de frapper comme frappe le gitan du film Snatch, quand tout le monde le voit vaincu, que des millions ont été misé sur sa défaite, et qu'il se lève avec un poing droit qui casse les pronostics et laisse l'autre sur le tapis. Au tapis, il y a la droite vénézuélienne, qui ne se remet pas de la défaite de l'année dernière, quand elle a cherché à prendre le pouvoir politique avec les pires venins inoculés pendant des années dans sa base sociale et l'entrée en scène de groupes armés, entraînés pour des assauts violents. C'est pourquoi le gros de cette droite ne va pas aux élections. Et ceux qui avaient investi sur elle ont déchiffré son incapacité à convaincre les majorités. Je parle des Etats-Unis, impérialisme à l'ère des disputes géopolitiques ouvertes, condensées dans des pays comme la Syrie.
Ils veulent nous faire capoter. Que le pays s'effondre, que nous revenions aux misères qui ont engendré le cycle de la révolution, cette fois-ci pour tout faire chavirer, couler au niveau matériel et au niveau des idées. Ils le répètent avec l'impunité du pouvoir de leurs grands médias, semaine après semaine, ils annoncent d'autres attaques économiques, encore plus d'asphyxie par un blocus qui cherche à empêcher les importations, les transactions, les renégociations, en dollars et en cryptomoneda Petro. Leur nouveau coup sera, et c'est déjà prévu, de ne pas reconnaître le président élu qui, selon les sondages, sera Nicolás Maduro. S'il gagne c'est par l'unité du chavisme autour de sa candidature, une base sociale historique, le poids de Chávez, et par la faiblesse de ses adversaires électoraux : Henry Falcón, ex chaviste, qui promet une dollarisation de l'économie (il se garde bien d'expliquer comment il le fera), et l'outsider évangéliste conservateur Javier Bertucci.
Tout n'est pas de la faute de l'impérialisme. C'est aussi évident que l'existence de l'impérialisme. Poser cela au centre de la scène permet de situer le conflit et ses dimensions, le ring où nous nous trouvons.
Le pain, le distributeur de monnaie, le transport, les prix et les médicaments font partie de cette trame géopolitique, sa manifestation immédiate, quotidienne, la forme qui impacte la bouche de chacun. La stratégie d'usure est une oeuvre élaborée, pas improvisée. Elle fait mal là où ça fait le plus mal, elle s'articule sur les misères et les contradictions du processus, la corruption, l'indolence, les compromissions pour obtenir une maison, une voiture, un compte en banque. Les effets du cadre économique sur le tissu social changent à mesure que la situation se prolonge. On peut le voir, à quelques jours des prochaines élections présidentielles qui auront lieu le 20 mai : Alors qu'une partie des gens, du chavisme, parle de la campagne, milite, suit les infos, une autre partie est immergée dans la résolution des batailles quotidiennes qui n'arrêtent pas, et qui ne se calment que de temps en temps sur certains points. Il y a plusieurs temps superposés dans les territoires où s'est fondé le chavisme.
Ces temps sont exigeants. Ils demandent à ce qu'on reprenne le contrôle sur une économie qui semble effrénée, particulièrement sur les prix, qu'on exerce l'autorité, que soit freinée cette course où beaucoup ont fait de petites, moyennes ou très juteuses affaires sur les besoins, que les dirigeants reprennent le langage des rues, qu'ils fassent de la politique à la Chavez, que la lutte contre la corruption qui s'est développée soit approfondie, que les promesses de campagne ne soient pas seulement des promesses de campagne mais des faits. C'est une demande adressée aux dirigeants, au Parti Socialiste Uni du Venezuela, aux institutions, à la révolution en tant qu'espace de construction, d'espoir, d'identité.
Nous ne sommes pas dans une crise humanitaire, ce concept politique installé par les Etats Unis et répété jusqu'à la nausée par les grands médias pour justifier les attaques et diaboliser par l'effroi dès que l'on prononce le nom du Venezuela. Nous sommes dans un cadre de recul des espaces qui avaient été conquis, qui pousse à des reconversions économiques pour arriver à finir le mois ou la quinzaine, en jonglant avec les chiffres pour que ça rentre. Le cas des transferts de fonds en est un exemple très clair : Cent dollars, ce qui est très peu dans un autre pays, servent à résoudre une grande partie des besoins mensuels.
Ainsi, de même qu'il était impossible ou presque, il y a un an, de pronostiquer que ce mois de mai nous trouverait aux portes d'élections présidentielles avec une possibilité de victoire de Maduro, il est impossible de pronostiquer ce qui se passera dans un an. Le prochain pas, c'est de garantir la continuité du pouvoir politique le 20 mai. C'est indispensable au niveau national et continental, niveau que l'impérialisme ne perd jamais de vue. Il n'existe pas trois blocs, il n'y en a que deux. C'est à l'intérieur du processus, du chavisme en tant que courant historique, que peuvent se construire des solutions aux urgences du quotidien dans une perspective stratégique. Il serait trop tard de s'en rendre compte après, avec des classes dominantes déchargeant sans freins et sans demi-mesures leur revanche jusque dans nos maisons.
Nous sommes face à nous mêmes : Histoire, rage, caribéens, latinoaméricains, avec nos passions et nos pauvretés, dans une époque qui défie nos générations réunies autour du Venezuela. Il y a dans ce destin un destin commun, qui marque ce que nous pourrons, ou pas, dans les prochaines années. Ceux qui nous ont précédé, comme ceux qui viendront et chercheront ce que nous aurons réussi, nous regardent.
Perdre la peur de l’eau, maîtriser sa respiration pour ne pas boire la tasse, bouger les bras et les jambes pour se maintenir à flots... Si les maîtres-nageurs enseignent aux enfants des écoles, c’est d’abord parce que « savoir nager » est un élément essentiel de la sécurité des personnes. En voilà un beau métier digne d’être reconnu d’intérêt général !
Et enseigner la natation est aussi une belle leçon d’humanité : Les corps flottants construisent un nouvel équilibre. Les corps plongeants se font projectiles. Les corps propulseurs en intégrant les crawls et les brasses, apprennent à se déplacer de plus en plus efficacement. Il y a là une transmission culturelle qui, dépassant la peur de l’eau, construit une autre façon d’être au monde. Entre vapeurs de chlore et surexpositions sonores, les maitres-nageurs sont des sauveteurs d'humanité aquatique qui méritent d’être reconnus comme un bien commun auquel tout un chacun doit avoir accès.
Enseñar a perder el miedo al agua, a controlar la respiración para no tragar agua, a mover los brazos y las piernas para mantenerse a flote: Ese es un oficio digno de ser reconocido como de interés general!
Si los monitores de natación enseñan a los niños en las escuelas públicas, es porque en primer lugar, « saber nadar » es un elemento esencial de la seguridad de las personas.
Pero enseñar la natación es tambien una bella lección de humanidad :
los cuerpos flotantes construyen un nuevo equilibrio. Los cuerpos que se zambullen se convierten en proyectiles. Los cuerpos propulsados, integrando croles y brazas, aprenden a moverse con más y más eficacia. Hay aquí una transmisión cultural que construye una u otra manera de ser en el mundo,
más allá del miedo al agua.
Entre vapores de cloro y sobre-exposición sonora, los monitores de natación son los socorristas de nuestra humanidad acuática. Merecen ser reconocidos y salvaguardados como un bien común, al cual todo el mundo tiene derecho.
Alors que nous sommes quelques un.e.s de Nanterre à avoir participé aux 1ères Assises Communistes de l'Ecologie ces 4 et 5 mai, j'ai besoin de partager le corpus qui nous a été transmis. Pour contribuer à son appropriation, nous permettre d'entrer dans le débat, être associé.e.s aux choix, et prendre notre part dans la lutte pour un futur possible.
Proposition n°1
Prendre le pouvoir sur nos assiettes, ça commence par comprendre comment ça se passe de la fourche à la fourchette
Production => Transformation => Distribution => Consommation
Proposition n°2
Habitant.e.s des banlieues, nous avons droit à la Ville écologique et c'est à nous de la construire. Stop inégalités sociales et environnementales
Proposition n°3
Face à l'URGENCE CLIMATIQUE, nous répondons par un plan local, national et européen d'actions concrètes :Développement du fret ferroviaire, gratuité des transports en commun, circuits courts agricoles et industriels, rénovation thermique du logement, etc...
Proposition n°4
En Europe, face au green washing mensonger auxquelles s’adonnent continuellement les entreprises comme les instances nationales et la Commission européenne, nous convergeons pour rompre avec les orientations des traités européens et de la BCE afin d'éviter le désastre.
Proposition n°5
Selon les conclusions des travaux du GIEC, la nécessité climatique impérieuse est de faire reculer très rapidement et massivement les énergies fossiles carbonées (charbon, pétrole, gaz). En France, nous nous prononçons pour un mix énergétique 100% PUBLIC diversifié (Nucléaire et ENR).
Proposition n°6
Pour une politique nationale d'aménagement du territoire qui préserve la nature et les êtres humains, nous agissons pour stopper le laisser-faire libéral contre l'écologie et le cadre de vie.
Proposition n°7
Nous militons dans l'entreprise pour un droit d'intervention des salarié.e.s et des citoyen.ne.s afin d'imposer de nouveaux modes de production qui respectent la nature et l'humain