Source Semanario VOZ
Le Gouvernement colombien a présenté ces jours derniers le Budget Général de la Nation pour 2018. Le projet de loi représente 235.6 mille milliards de pesos (soit 67 milliards d'euros), il doit être approuvé avant le mois d'octobre et sera débattu dans les commissions économiques conjointes et dans les plénières des deux chambres. Le budget présenté correspond aux demandes des organisations internationales du commerce et aux orientations et projections fiscales tracées par le gouvernement au cours de la première année du mandat du président Juan Manuel Santos. C'est un budget qui tourne le dos à la réalité sociale et politique du pays. Et particulièrement aux besoins liés à la mise en oeuvre de l'accord de paix pour l'année prochaine, et tout le quinquennat au cours duquel seront développés les accords de paix signés entre les FARC-EP et l'Etat colombien.
La Défense
Si le budget général pour 2018 n'avait pas à préciser de lignes budgétaires spécifiques pour les programmes, les plans et les stratégies de développement concernant la mise en oeuvre des accords, il aurait dû contenir une augmentation importante de chaque rubrique sociale ou d'investissement lié à la paix. Et pourtant, il n'y a qu'un seul secteur qui augmente, c'est celui de la Défense.
Il est préoccupant que les rubriques de la Défense augmentent alors que les rubriques liées à l'investissement social diminuent. Par exemple : La Défense aurait 4 mille milliards (1.140 M€) de plus que le budget 2017. Ce secteur est passé de 29 mille milliards de pesos (8.263 M €) à 32.4 (9.229 M €) en 2018. Alors que le pays passe de la guerre à la paix et qu'il n'a plus besoin de grands mouvements de troupe ni d'opérations militaires gigantesques, les chefs militaires continuent à bénéficier d'un budget énorme et ont la capacité de faire des contrats sans aucune régulation, puisqu'une bonne partie de leurs dépenses sont sous réserve.
Le Centre Démocratique (parti d'Alvaro Uribe Vélez) a d'ores et déjà annoncé que son groupe parlementaire ne votera aucune rubrique destinée à la réincorporation des ex-combattants, au développement social des communautés affectées par le conflit ou aux plans d'organisation territoriale qui aient quelque chose à voir avec l'agenda de La Havane. Bien que la réincorporation sociale des ex-combattants des FARC ne coûte au pays qu'une somme dérisoire, équivalente à sept jours d'exécution du budget militaire en pleine guerre.
L'affectation budgétaire
Les Programmes de Développement dans une Approche Territoriale (PDETS) sont une des autres stratégies pour la consolidation de la paix qui apparaissent dans le budget de l'année prochaine, ils seront le moteur de la mise en route des accords de paix dans les territoires. Pourtant, alors que l'on attend que le Conseil National de la Politique Economique et Sociale (CONPES) formule un document qui intègre les ressources nécessaires pour les cinq ans à venir, il n'y a pas de renforcement des entités déterminantes pour cet objectif. Bien au contraire, les entités départementales de planification et de développement social vont être sérieusement affectées dans les montants mandatés par les ministères.
Un autre secteur sinistré par les coupes budgétaires est celui de la science et de la technologie. Il est passé de 380 (108 M €) en 2017 à 222 mille milliards (63 M €) pour 2018. Cette diminution affecte la recherche, le maintien des centres scientifiques colombiens, le budget des universités publiques, les bourses accordées aux scientifiques colombiens en Colombie et à l'étranger.
Education
Le budget de l'éducation se maintient avec 35 394 mille milliards de pesos (10,08 M €) alors que l'on s'attendait à ce qu'il augmente. En effet, le pays vient d'être le témoin d'une énorme mobilisation des enseignants qui avaient obtenu du Gouvernement des engagements basés sur la croissance du budget annuel à partir de 2018 jusqu'en 2022 afin d'obtenir une augmentation des salaires, une hausse de l'investissement dans l'infrastructure scolaire et une mise à jour de la journée unique du système éducatif qui aurait dû être insérée dans le budget 2018.
Conformément à ce qui a été signé par la Ministre de l'Education Yaneth Giha, "le Gouvernement colombien et la Fecode (Fédération Syndicale des Enseignants) ont accordé qu''à partir de 2018, les enseignants recevront une bonification salariale pédagogique de la manière suivante : En 2018, les enseignants recevront une augmentation correspondant à 6% du traitement mensuel de base ; en 2019, les enseignants recevront une augmentation correspondant à 11% du traitement mensuel de base. Et à partir de 2020, les enseignant recevront une augmentation correspondant à 15% du traitement mensuel de base". Sur la base d'un budget équivalent pour la Justice en 2017, il ne semble pas possible que cet accord soit respecté par l'exécutif.
Sport
Dans le cas du sport, la réduction du budget atteint 347 mille millions de pesos (98 M €). Alors que cette année, le Comité Olympique Colombien, la plus grande autorité du Sport national, avait un budget de 530 mille millions (151 M €), en 2018, il aura 183 mille millions de pesos (52 M €) pour son fonctionnement, le développement des pépinières de talents sportifs, le soutien aux athlètes de haut niveau et à la préparation du cycle olympique.
Le dernier cycle olympique a été le plus réussi de l'histoire du sport colombien. Trois médailles d'or, deux d'argent, trois de bronze et 13 diplômes. Alors que le budget pour 2017 et les années antérieures avaient été idéales pour la préparation de nos sportifs, il va sans dire que les temps de préparation des sportifs de haut niveau vont être sérieusement affectés.
A ce propos, Baltazar Medina, le Président du Comité Olympique Colombien, a fortement critiqué le Ministre des Finances, Mauricio Cárdenas : " Il est très clair que le budget est insuffisant pour le sport colombien mais, au delà, il ne correspond absolument pas aux résultats, au développement et à la reconnaissance internationale de notre pays dans le champ du sport. Il est absurde de penser que tous ces résultats et tous ces succès peuvent se maintenir et se répéter avec un budget totalement insuffisant" a indiqué le dirigeant sportif.
52 mille milliards de pesos sont destinés au service du paiement de la dette soit 1 billion de plus que l'année dernière, sachant que c'est la rubrique la plus importante du budget. Selon les données fournies par le Banco de la República au 1er trimestre de 2017, la dette colombienne s'est élevée à 122.412 millions de dollars, avec une croissance annuelle de 6.7%.
Les mesures austéritaires du budget sont dues aux recommandations de l'OCDE (Organisation pour la Coopération et le Développement Economique) qui, au cours de sa dernière visite dans le pays, a signalé la nécessité de mener à bien en 2018 les réformes des systèmes de retraite qui puissent réduire la dépense de l'Etat et consolider la politique fiscale à moyen et long terme, au détriment de l'investissement social du pays.
Education
Le budget de l'éducation se maintient avec 35 394 mille milliards de pesos (10,08 M €) alors que l'on s'attendait à ce qu'il augmente. En effet, le pays vient d'être le témoin d'une énorme mobilisation des enseignants qui avaient obtenu du Gouvernement des engagements basés sur la croissance du budget annuel à partir de 2018 jusqu'en 2022 afin d'obtenir une augmentation des salaires, une hausse de l'investissement dans l'infrastructure scolaire et une mise à jour de la journée unique du système éducatif qui aurait dû être insérée dans le budget 2018.
Conformément à ce qui a été signé par la Ministre de l'Education Yaneth Giha, "le Gouvernement colombien et la Fecode (Fédération Syndicale des Enseignants) ont accordé qu''à partir de 2018, les enseignants recevront une bonification salariale pédagogique de la manière suivante : En 2018, les enseignants recevront une augmentation correspondant à 6% du traitement mensuel de base ; en 2019, les enseignants recevront une augmentation correspondant à 11% du traitement mensuel de base. Et à partir de 2020, les enseignant recevront une augmentation correspondant à 15% du traitement mensuel de base". Sur la base d'un budget équivalent pour la Justice en 2017, il ne semble pas possible que cet accord soit respecté par l'exécutif.
Sport
Dans le cas du sport, la réduction du budget atteint 347 mille millions de pesos (98 M €). Alors que cette année, le Comité Olympique Colombien, la plus grande autorité du Sport national, avait un budget de 530 mille millions (151 M €), en 2018, il aura 183 mille millions de pesos (52 M €) pour son fonctionnement, le développement des pépinières de talents sportifs, le soutien aux athlètes de haut niveau et à la préparation du cycle olympique.
Le dernier cycle olympique a été le plus réussi de l'histoire du sport colombien. Trois médailles d'or, deux d'argent, trois de bronze et 13 diplômes. Alors que le budget pour 2017 et les années antérieures avaient été idéales pour la préparation de nos sportifs, il va sans dire que les temps de préparation des sportifs de haut niveau vont être sérieusement affectés.
A ce propos, Baltazar Medina, le Président du Comité Olympique Colombien, a fortement critiqué le Ministre des Finances, Mauricio Cárdenas : " Il est très clair que le budget est insuffisant pour le sport colombien mais, au delà, il ne correspond absolument pas aux résultats, au développement et à la reconnaissance internationale de notre pays dans le champ du sport. Il est absurde de penser que tous ces résultats et tous ces succès peuvent se maintenir et se répéter avec un budget totalement insuffisant" a indiqué le dirigeant sportif.
52 mille milliards de pesos sont destinés au service du paiement de la dette soit 1 billion de plus que l'année dernière, sachant que c'est la rubrique la plus importante du budget. Selon les données fournies par le Banco de la República au 1er trimestre de 2017, la dette colombienne s'est élevée à 122.412 millions de dollars, avec une croissance annuelle de 6.7%.
Les mesures austéritaires du budget sont dues aux recommandations de l'OCDE (Organisation pour la Coopération et le Développement Economique) qui, au cours de sa dernière visite dans le pays, a signalé la nécessité de mener à bien en 2018 les réformes des systèmes de retraite qui puissent réduire la dépense de l'Etat et consolider la politique fiscale à moyen et long terme, au détriment de l'investissement social du pays.
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