Photo : MOVICE
Source : Contagio Radio
Au cours de l'événement organisé au Congrès à Bogotá pour commémorer la "Journée Nationale des Victimes" qui devait permettre d'écouter les témoignages mais aussi les propositions des victimes qui résident dans différentes régions de Colombie, les activités ont été sabotées par les uribistes. Faisant face à cette situation, les victimes ont gardé une attitude d'écoute.
"Les victimes ont donné un exemple de respect, d'envies de travailler sur les problèmes rencontrés en Colombie à cause du conflit. Et cela nous remplit de fierté, de dignité : Savoir que nous maintenons notre attitude de paix, qui est fondamentale dans ces moments que traverse notre pays" a expliqué Alejandra Gaviria, membre du Mouvement des Victimes de Crimes d'Etat, présente ce jour-là.
Selon cette jeune femme, ce qui est arrivé au Congrès est la preuve de tout ce qui reste à faire en Colombie et du manque d'engagement des parlementaires : "A la fin de la journée, sur 166 députés il n'y en avait que 24 pour écouter les victimes, et sur 102 sénateurs, il n'y en avait que 11. C'est vraiment triste parce que cela reflète un peu la difficulté que nous, les colombiens, avons à écouter les autres".
Face à l'attitude du groupe parlementaire du Centre Démocratique dirigé par le sénateur Álvaro Uribe, Alejandra Gaviria a souligné combien il était important de comprendre quel était le sens de cette session : "Ce dimanche, il ne s'agissait pas d'un débat au Congrès dans lequel quelqu'un donne son point de vue pour que le parlementaire concerné en discute ensuite. Hier, c'était le moment d'écouter les victimes".
A cette occasion, ce fut le président de la Chambre lui-même, Miguel Ángel Pinto, qui a expliqué au sénateur Uribe qu'il devait attendre que les victimes terminent leurs interventions "C'est ce qui l'a choqué (...) la perspective du Mouvement des Victimes de Crimes d'Etat, c'est que nous sommes tous des victimes, il y a 8 millions de victimes, bien sur qu'il peut parler, mais en respectant son tour (...), moi j'avais le n°25, et j'aurai bien aimé parler à un autre moment, mais mon tour était le n°25" explique A.Gaviria.
Pour les victimes, l'attitude qu'a eu le sénateur Uribe est la même que celle qui a été intériorisée en Colombie, celle de ne pas écouter l'autre "et de stigmatiser celui qui pense différemment. Et c'est peut-être avec ce type d'attitudes que nous avons eu un si long conflit, c'est à cause de ces attitudes que les victimes de crimes d'Etat ont été si peu écoutées, quand nos exigences sont différentes. Ce qui doit nous rester, c'est que nous devons apprendre à écouter l'autre, à nous respecter. Nous, les victimes, avons donné l'exemple".
"Les victimes ont donné un exemple de respect, d'envies de travailler sur les problèmes rencontrés en Colombie à cause du conflit. Et cela nous remplit de fierté, de dignité : Savoir que nous maintenons notre attitude de paix, qui est fondamentale dans ces moments que traverse notre pays" a expliqué Alejandra Gaviria, membre du Mouvement des Victimes de Crimes d'Etat, présente ce jour-là.
Selon cette jeune femme, ce qui est arrivé au Congrès est la preuve de tout ce qui reste à faire en Colombie et du manque d'engagement des parlementaires : "A la fin de la journée, sur 166 députés il n'y en avait que 24 pour écouter les victimes, et sur 102 sénateurs, il n'y en avait que 11. C'est vraiment triste parce que cela reflète un peu la difficulté que nous, les colombiens, avons à écouter les autres".
Face à l'attitude du groupe parlementaire du Centre Démocratique dirigé par le sénateur Álvaro Uribe, Alejandra Gaviria a souligné combien il était important de comprendre quel était le sens de cette session : "Ce dimanche, il ne s'agissait pas d'un débat au Congrès dans lequel quelqu'un donne son point de vue pour que le parlementaire concerné en discute ensuite. Hier, c'était le moment d'écouter les victimes".
A cette occasion, ce fut le président de la Chambre lui-même, Miguel Ángel Pinto, qui a expliqué au sénateur Uribe qu'il devait attendre que les victimes terminent leurs interventions "C'est ce qui l'a choqué (...) la perspective du Mouvement des Victimes de Crimes d'Etat, c'est que nous sommes tous des victimes, il y a 8 millions de victimes, bien sur qu'il peut parler, mais en respectant son tour (...), moi j'avais le n°25, et j'aurai bien aimé parler à un autre moment, mais mon tour était le n°25" explique A.Gaviria.
Pour les victimes, l'attitude qu'a eu le sénateur Uribe est la même que celle qui a été intériorisée en Colombie, celle de ne pas écouter l'autre "et de stigmatiser celui qui pense différemment. Et c'est peut-être avec ce type d'attitudes que nous avons eu un si long conflit, c'est à cause de ces attitudes que les victimes de crimes d'Etat ont été si peu écoutées, quand nos exigences sont différentes. Ce qui doit nous rester, c'est que nous devons apprendre à écouter l'autre, à nous respecter. Nous, les victimes, avons donné l'exemple".
Ce sont les victimes qui auraient dû être la nouvelle
Suite à ce qui est arrivé au Congrès, les victimes se sont retrouvées une fois de plus invisibilisées au niveau de l'info. Beaucoup parmi elles étaient venues de nombreuses régions de Colombie, dont certaines très éloignées, pour raconter avec dignité le passage qu'elles réalisent de la guerre au postconflit, pour expliquer les propositions travaillées depuis longtemps dans leurs territoires, et les exigences qu'elle portent devant l'Etat.
"Par respect, les gros titres, les articles, auraient dû dire quelle est l'approche de chacune des victimes, mais si on regarde bien, c'est passé à un second plan. Personne ne sait ce que proposent les personnes qui venaient de La Guajira, les Wayúu, ou la femme qui a été victime de violence sexuelle, car on en reste à des disputes qui ne cherchent que la polarisation et la haine. Et là, les victimes, nous disons que cela ne nous intéresse pas de participer à des espaces de rancoeur et de haine (...), nous travaillons pour construire une Colombie avec des pratiques différentes" a affirmé A.Gaviria.
“Les victimes continueront à travailler pour raconter la vérité"
Face à toute intention de diviser les victimes, Alejandra Gaviria dit que cela n'arrivera pas car elles ont vraiment l'intention de construire. En tant que victimes, nous allons continuer à travailler, comme nous l'avons fait depuis plus de 30 ans pour certains, pour que le pays connaisse la vérité que nous avons à raconter. Parce que nous savons que c'est une condition fondamentale pour aller au delà et transformer le conflit".
D'un autre côté, les victimes ont demandé instamment à l'Etat que l'on continue à inclure toutes les victimes du conflit : "ils doivent savoir l'importance de notre participation, pas seulement pour nous mêmes, mais pour le pays. Et dans ce sens, ils doivent générer des mécanismes et réguler nos participations pour garantir l'amplitude, la diversité. (...) Il faut bien planifier ces espaces pour qu'ils ne deviennent pas revictimisants" a dit A.Gaviria.
Ainsi, les victimes vont continuer à travailler, en s'articulant, en proposant des thèmes sur le post-conflit et la commission de vérité. "Il faut continuer à travailler pour la mise en oeuvre des mécanismes que propose l'accord de paix pour notre participation, c'est ça la route. Nous devons aider à construire un pays à partir des propositions que génèrent les accords" a conclu A.Gaviria.
D'un autre côté, les victimes ont demandé instamment à l'Etat que l'on continue à inclure toutes les victimes du conflit : "ils doivent savoir l'importance de notre participation, pas seulement pour nous mêmes, mais pour le pays. Et dans ce sens, ils doivent générer des mécanismes et réguler nos participations pour garantir l'amplitude, la diversité. (...) Il faut bien planifier ces espaces pour qu'ils ne deviennent pas revictimisants" a dit A.Gaviria.
Ainsi, les victimes vont continuer à travailler, en s'articulant, en proposant des thèmes sur le post-conflit et la commission de vérité. "Il faut continuer à travailler pour la mise en oeuvre des mécanismes que propose l'accord de paix pour notre participation, c'est ça la route. Nous devons aider à construire un pays à partir des propositions que génèrent les accords" a conclu A.Gaviria.
Qu'y a-t-il derrière l'attitude du sénateur Alvaro Uribe ?
"Il n'est pas raisonnable que le jour où viennent les gens de la zone rurale, c'est à dire des personnes qui sont bien loin de pouvoir exercer tous les jours le droit de parler à l'opinion publique, ce jour soit aussi préempté par les parlementaires, quelque soit leur condition. Ce que nous avons vu hier (dimanche 9 avril), dans un acte d'intolérance et d'agressivité, c'est que le caudillo du Centre Démocratique a décidé de claquer la porte au nez des victimes" a dit le sénateur du Pole Démocratique, Iván Cepeda.
Il a également ajouté que ce qu'il y a derrière l'attitude du sénateur Álvaro Uribe, c'est une grande inquiétude car on commence à entrevoir la configuration du système de vérité, justice et réparation. "Et soyons francs et directs : cela provoque la panique d'Uribe et de ses partisans" a souligné I.Cepeda.
Source : Contagio Radio
Traduction : CM
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