lundi 10 octobre 2016

Colombie : Défendons la paix ! Le Futur, c'est Aujourd'hui !


Défendons la Paix. Le Futur, c'est Aujourd'hui ! 
Mobilisation générale et permanente

Par Rodrigo Restrepo
Paris, 10 octobre 2016

Alors que le "NON" frauduleux et pervers ne s'est imposé que par quelques voix, nous avons cru qu'il fallait chercher le bon côté de ce résultat et maintenir l'espérance, avec la certitude qu'aujourd'hui nous, les défenseurs de la paix, nous sommes plus nombreux qu'il y a quelques années et qu'il suffirait de pousser un peu pour accompagner le président Santos dans sa volonté de faire avancer le processus.

Nous supposions que Santos, faisant usage de ses trucs de tricheur invétéré, avait une grosse carte cachée dans sa manche après avoir joué la carte de la paix et de la tranquillité des colombiens dans un pari inutile. Mais il ne l'a pas encore sortie. Santos voulait occuper une page de l'Histoire. Il voulait un Nobel de la Paix. Nous le savions depuis toujours. Il a réussi. Mais qu'il n'oublie pas que le Comité norvégien lui a remis ce prix "comme un hommage au peuple colombien qui, malgré tous les mauvais traitements soufferts, n'a pas perdu l'espérance d'atteindre une paix juste, et à toutes les parties qui ont contribué à ce processus de paix, ainsi qu'aux innombrables victimes de la guerre".

Aujourd'hui, la paix que nous souhaitons est entre les mains du Président, seulement entre ses mains. Il a les moyens et le soutien national et international, c'est pourquoi nous tenons à lui dire :

Monsieur le Président, ne permettez pas que la lâcheté et le cynisme s'emparent de vos décisions après l'échec du OUI dans les urnes. Ce n'est pas en reportant la paix "sine die", ni en annonçant une date de rupture du cessez-le-feu bilatéral et définitif, ni en organisant des conciliabules avec les élites politiques en tournant le dos au peuple et aux victimes, que vous défendrez ces accords de paix qui vous ont offert la gloire internationale.

Monsieur le Président, n'oubliez pas que cette distinction majeure que Vous portez maintenant au nom de "la Paix" sera aux colombiens et en honneur aux victimes, uniquement quand les accords seront mis en oeuvre.

Ne répondez pas comme si plus d'un demi siècle de guerre, des millions de victimes, des milliers de morts et de disparus, six ans de négociations avec les FARC, l'espérance brisée de millions de colombiens, particulièrement des jeunes générations, ne comptaient pas. La manière dont vous avez agi pendant la semaine dernière, semaine vertigineuse, amène à penser que cette machination que vous avez manigancé pendant tout ce temps pourrait être une blague macabre. Un coup monté de plus de l'oligarchie contre les aspirations du peuple colombien. Peuple qui vous a élu pour un second mandat avec l'objectif de soutenir et d'accompagner ce rêve de paix qui est en train de naufrager aujourd'hui.

La clameur silencieuse et soucieuse de la jeunesse l'a dit clairement dans les rues de nos villes et à l'extérieur du pays : Continuez de l'avant, vous ne pouvez pas tituber, nous sommes pour la Paix ! Les Victimes de Bojayá sont catégoriques, dans leur juste indignation : "Vous nous avez fait croire que La Paix est possible, et maintenant nous adjurons le Président Santos, les FARC et toute la société colombienne à ce que le OUI à 96% du village de Bojayá soit respecté et que l'Accord de Paix se mette en oeuvre, comme il a été négocié à La Havane".

Quant à nous, les convaincus de la paix et tous ceux qui se réveillent aujourd'hui ou reprennent pied, face à la mobilisation militaire et aux vents de guerre qui sont en train de souffler, nous n'avons pas d'autre alternative que la mobilisation, civile et pacifique, générale et permanente, silencieuse ou assourdissante... Toujours nombreuse et déterminée pour ne pas jeter par dessus bord le peu qui a été atteint.

Le pire chemin est celui de l'apathie et de la résignation. N'oublions pas qu'au delà de la fraude évidente, l'indifférence et l'indolence de bien des gens ont permis la victoire du NON des violents. Des marches, des assemblées, des places occupées, des forums publics, du bruit, beaucoup de bruit dans les réseaux sociaux : C'est maintenant ou jamais !

Nous ne pouvons pas attendre les propositions savantes des politologues et des politiques. Nous avons tous la parole et le devoir d'agir. Il n'y a pas beaucoup d'options. Ou nous nous situons du côté de la Paix, aujourd'hui et où que nous nous trouvions, en imaginant des mécanismes de pression. Ou demain nous devrons prendre partie dans un conflit qui s'étendra et qui, même si nous ne voulons être que des spectateurs, terminera par nous entrainer d'un côté ou de l'autre.

Alerte aux jeunes colombiens : le futur se joue aujourd'hui, ne laissez pas passer l'opportunité d'un lendemain meilleur, plus digne, où nous puissions construire et avancer, au lieu de détruire et écraser.

Trad°: CM


¡Defendamos la Paz. El Futuro es Hoy! 
Movilización general y permanente 

Cuando el perverso y fraudulento « NO » se impuso por unos cuantos votos creímos que había que buscarle el lado positivo a ese resultado y mantener la esperanza bajo la certeza de que hoy, los defensores de la paz, somos mas numerosos que hace unos años y que solo haría falta un pequeño empuje para acompañar al presidente Santos en su empeño por sacar adelante este proceso. 

Suponíamos que Santos haciendo uso de sus prácticas de tahúr empedernido, después de haber jugado la paz y la tranquilidad de los colombianos en una apuesta innecesaria, tendría una carta maestra escondida bajo la manga. Pero aun no la ha sacado. Santos quería ocupar una página en la Historia. Quería un Nobel de la Paz. Eso lo sabíamos desde siempre. Lo ha logrado. Pero que no olvide el señor Presidente que el Comité noruego le entregó ese galardón como « un homenaje al pueblo colombiano que, a pesar de todos los abusos sufridos, no ha perdido la esperanza de lograr una paz justa, y a todas las partes que han contribuido a este proceso de paz, así como a las incontables víctimas de la guerra ». 

Hoy la paz que anhelamos está en sus manos, solo en sus manos, Usted tiene las herramientas y el respaldo nacional e internacional, por eso tenemos que decirle : Señor presidente no permita que la cobardía y el cinismo se apoderen de sus decisiones tras la derrota del Si en las urnas. No es postergando la paz "sine die", ni anunciando fecha para romper el cese al fuego bilateral y definitivo, ni organizando conciliábulos con las élites políticas de espaldas al pueblo y a las víctimas, la manera como Usted va a defender esos acuerdos de paz que le merecieron la gloria internacional. 

Señor presidente, no olvide que esa distinción mayor que Usted lleva ahora en nombre de « la Paz » será de los colombianos y en honor a las víctimas solamente cuando los acuerdos sean implementados. 

No responda como si mas de medio siglo de guerra, millones de víctimas, miles de muertos y desaparecidos, seis años de negociaciones con las FARC, la esperanza rota de millones de colombianos -en particular de las jóvenes generaciones- como si nada de eso contara. La manera como Usted ha actuado en esta semana de vértigo lleva a pensar que esta tramoya que nos armó durante todo este tiempo podría ser una burla macabra. Una encerrona más de la oligarquía a las aspiraciones del pueblo colombiano. Un pueblo que lo eligió para un segundo mandato con el objetivo de apoyarlo y acompañarlo en ese sueño de paz que hoy está naufragando. 

El clamor silencioso y preocupado de la juventud lo ha dicho claramente en las calles de nuestras ciudades y desde el exterior : siga adelante no puede titubear, estamos por la Paz ! 

Las víctimas de Bojayá en su justa indignación son categóricas : “Nos hicieron creer que La Paz es posible y ahora urgimos al Presidente Santos, a las FARC y a toda la sociedad colombiana a que se respete el SI, del 96 por ciento de la población de Bojayá, y a que se implemente el Acuerdo de Paz, tal como se negoció en La Habana”. 

En cuanto a nosotros, los convencidos de la paz y todos aquellos que ahora se despiertan o recapacitan, frente a la movilización militar y los vientos de guerra que soplan, no tenemos otra alternativa distinta a la movilización, civil y pacífica, general y permanente, silenciosa o bulliciosa; pero eso sí, numerosa y determinada a no echar por la borda lo poco que se ha logrado. 

El peor camino es la apatía y la resignación. No olvidemos que, además del fraude evidente, la indiferencia y la desidia de muchos permitió la victoria del NO de los violentos. Marchas, asambleas, ocupación de plazas, cabildos abiertos, ruido mucho ruido en las redes sociales. Es ahora o nunca! 

No podemos esperar las sabias propuestas de politólogos y políticos. Todos tenemos la palabra y el deber de acción. No hay muchas opciones. O nos situamos al lado de la Paz, hoy y desde cualquier lugar donde estemos, clamando e imaginando mecanismos de presión. O mañana tendremos que tomar parte en un conflicto que se extenderá y, aunque queramos ser solo espectadores, terminará por arrastrarnos de uno u otro lado. 

Alerta jóvenes colombianos: el futuro se juega hoy, no dejéis pasar la oportunidad de un mañana mejor, más digno, donde podamos construir y avanzar, en lugar de destruir y aplastar.

Rodrigo Restrepo
París, 10 de octubre de 2016

 

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