Cette semaine, Klaus Zapata, un jeune camarade colombien de la JUCO (Jeunesse Communiste Colombienne) a été assassiné alors qu'il participait à un match de foot, à Soacha (Colombie). Dans la même semaine, trois autres jeunes leaders du mouvement social colombien ont été assassinés. Je transmets ici le communiqué de la JUCO traduit en français par Alvaro, membre de la JUCO, à Paris pour ses études et par Lina, jeune militante franco-colombienne.
Pour que l'info soit diffusée aux camarades du PCF et de la JC
Jeunesse Communiste Colombienne
Communiqué dénonçant l'assassinat du militant
de la Jeunesse Communiste Colombienne de la Ville de Soacha (Colombie)
de la Jeunesse Communiste Colombienne de la Ville de Soacha (Colombie)
7 MARS 2016
Les FAITS
1.Dans la
nuit du dimanche 6 mars de cette année, le jeune KLAUS ZAPATA, militant de la
Jeunesse Communiste Colombienne de la ville de Soacha, a été assassiné. Il
était activement engagé à Soacha dans un travail civique et communautaire en
défense de la vie, de l'environnement et pour la paix avec justice sociale a
travers la culture. Il a reçu plusieurs impacts de balles tirées par un
individu non identifié alors qu'il jouait au football.
2.On ignore
encore les motifs du crime perpétré contre ce jeune acteur du mouvement social.
Les agents de police présents sur les lieux ont déclaré qu'il s'agissait d'un
acte d'intolérance provoqué par des différends dans le cadre de la rencontre
sportive.
3.Cependant,
selon la famille et les ami·e·s de KLAUS ZAPATA qui se basent sur les
témoignages de témoins visuels du meurtre, l'assassin se trouvait sur les lieux
en tant que spectateur et n'a pas pris part au match de football. L'individu
non identifié était en position d'attente et de surveillance, et a profité d'un
moment de confusion et d'une petite altercation entre les joueurs pour tirer
précisément sur KLAUS ZAPATA avant de quitter immédiatement
les lieux.
Le CONTEXTE
1.Ce n'est
pas la première fois que la vie et l'intégrité des militant·e·s de la Jeunesse Communiste
Colombienne sont menacées. Nous avons a de nombreuses reprises dénoncé au
niveau national et international la persécution systématique que subissent les
jeunes Communistes Colombien·ne·s. Malgré cela nous nous maintenons au cœur de
la lutte sociale et politique dans les campagnes et les villes du pays.
2.La ville
de Soacha, dans le département de Cundinamarca, se situe au sud-ouest de la
capitale colombienne. Soacha dénombre aujourd'hui approximativement 347
quartiers, dont plus de 50% sont des installations illégales : aucun titre de
propriété et presque aucun investissement public. Environ 30% des quartiers de
la ville sont situés dans des zones à haut risque naturel.
3.La
violence engendrée par le conflit armé s'est fortement manifestée dans la ville
de Soacha, la rendant le lieu de graves attaques contre la vie et les libertés
individuelles. Ainsi, on a assisté, entre autres, à des assassinats pour cause
d'intolérance sociale connus comme «assainissement social », à des couvres-feu,
à des disparitions forcées, à des exécutions extrajudiciaires « faux-positifs
», à des tortures, à des menaces contre des acteurs du mouvement
social par le biais de « listes noires » qui les déclarent comme objectifs
militaires, à des recrutements forcés de jeunes par des groupes armés légaux et
illégaux, à des déplacement inter et intra urbains de la population.
4.Parmi les
groupes signant des lettres de menaces qui déclarent leur présence dans la
ville de Soacha, on trouve les paramilitaires reformés sous le nom autoproclamé
de « Aigles Noirs » et « Bloc Métropolitain de Bogotá ». Dans des documents
écrits, ceux-ci annoncent des assassinats liés aux activités réalisées par les
acteurs du mouvement social de la ville, activités qu'ils déclarent suivre de
près. De plus, leur stratégie de contrôle ou de terreur de ce territoire
considéré comme stratégique les amène à restreindre la libre circulation et la
mobilité des personnes, sous menace de mort.
5.Malgré
l'extrême difficulté de ces situations, les habitant·e·s de Soacha se
caractérisent par leur volonté d'impulser leur organisation communautaire
d'aspect social afin de promouvoir la participation citoyenne, la dénonciation
de la crise sociale et humanitaire, la protection de leurs ressources
naturelles, de leur territoire et exiger le respect de leurs droits. C'est sur
ce terrain de lutte et de résistance que se démarquait notre camarade de la
JEUNESSE COMMMUNISTE COLOMBIENNE SOACHA, KLAUS ZAPATA.
6.Il faut
également signaler que le jour même des faits, la Jeunesse Communiste
Colombienne avait activement participé à une mobilisation en défense de la
montagne et contre l'exploitation minière qui affecte des territoires tels que
Soacha.
NOUS DEMANDONS
1.Aux
autorités locales, départementales et nationales, que soit diligentée une
enquête afin que les responsables soient jugés, garantissant ainsi, a la
famille, aux ami·e·s, aux membres de la communauté de Soacha et aux camarades
du jeune KLAUS ZAPATA, l'accès à la justice, à la vérité afin que cela ne se
reproduise plus.
2.Que l'Etat
Colombien garantisse et accompagne le travail des acteurs et actrices du
mouvement social qui travaillent dans des secteurs affectés par le phénomène du
paramilitarisme comme c'est le cas à Soacha.
3.
Qu'émergent des alternatives pour une culture de paix qui ne passent pas par la
militarisation des territoires, par la stigmatisation des jeunes engagé·e·s et
par la restriction de la libre circulation dans des secteurs tels que Soacha
qui font face à des problématiques sociales.
4.Que des
politiques publiques soutenant le développement d'une culture de paix et de
réconciliation s'appliquent à des territoires tels que celui de Soacha qui a
historiquement souffert de la violation de ses droits économiques, sociaux,
politiques, culturels et environnementaux
5.Aux
organisations de défense des droits de l'Homme et concernées par la paix en
Colombie au niveau national et international, de se tenir alertes vis-à-vis de
la situation de recrudescence de la violence contre des acteurs et actrices du
mouvement social lors de cette année 2016, et d'exiger du gouvernement une
volonté politique de faire la lumière sur toutes ces affaires, de juger les
auteurs matériels et intellectuels, de garantir le libre exercice de la lutte
pour la paix avec justice sociale, pour le territoire et l'eau sans que cela
implique un risque pour la vie et l'intégrité de ses défenseur·e·s.
COMITE EXECUTIF CENTRAL
de la JEUNESSE COMMUNISTE COLOMBIENNE
COMITE CENTRAL
de la JEUNESSE COMMUNISTE COLOMBIENNE
SECRETARIAT NATIONAL DES DROITS DE L'HOMME
de la JEUNESSE COMMUNISTE COLOMBIENNE
Juventud unida luchando por la paz democrática y el socialismo
Jeunesse unie, en lutte pour la paix démocratique et le socialisme
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