Source : Semanario VOZ. @ZabierHernndez
Une loi maritime très ancienne stipule qu'en cas d'urgence, le capitaine doit être le dernier à quitter le navire. Tant qu'il y a un navire, le principal responsable de l'équipage est celui qui, jusqu'au bout, doit organiser l'évacuation de tout le personnel. Dans cette culture de la navigation, on sait aussi que lorsque les rats quittent le navire, c'est parce que le naufrage est imminent. Les rongeurs maltraités et intelligents ont un sens particulier pour prédire le danger et le désastre qui les attend.
Dans le cas du contexte politique colombien, il semble que certains rats du pouvoir sentent le désastre et ont lentement commencé à abandonner le navire traditionnel de la droite qui coule sous le poids de sa propre irrationalité, de son impudence et de sa cupidité insupportable. Certains capitaines d'extrême droite, politiciens, hommes d'affaires, hauts fonctionnaires de l'État et du gouvernement actuel, ont commencé à envoyer une grande partie de leur capital dans des paradis fiscaux.
Des Panama Papers aux Pandora Papers publiés par le Consortium international des journalistes d'investigation, ICIJ, on a découvert que le président Iván Duque Márquez, Lisandro Junco Riveira, son directeur du DIAN (services fiscaux et douaniers colombiens), l'ancien procureur Néstor Humberto Martínez Neira, ainsi que des millionnaires, anciens présidents, ministres actuels et anciens ministres, alliés du pouvoir liés au trafic de drogue et cercles uribistes, sont classés comme "clients" de ces paradis fiscaux.
Le chapitre consacré à la Colombie analysé par l'ICIJ contient des informations sur 588 noms de personnes physiques et morales qui apparaissent dans la presse en tant que véritables propriétaires de plusieurs sociétés offshore.
Le président Iván Duque a déclaré que ce n'était pas un crime d'avoir des comptes à l'étranger... Mais enfin, Monsieur, ce ne sont pas des comptes à l'étranger, c'est de l'évasion fiscale ! C'est-à-dire qu'il s'agit de tromperie et de fraude avec l'économie colombienne.
Rappelez-vous ce qui s'est passé en 1991 avec le croiseur grec Oceanos. Avec des centaines de passagers à bord, le luxueux bateau a pris l'eau, s'est incliné et a commencé à couler lentement. Plus que le naufrage, le fait marquant de cet événement a été l'attitude de son capitaine Yiannis Avaranas, qui a abandonné le navire avec son équipage avant 200 hommes, femmes et enfants, désespérés et toujours à bord. Pour sa défense, Avaranas avait dit : « Si je donne l'ordre d'abandonner le navire, peu importe quand je partirai. L'ordre est pour tout le monde. Si certaines personnes décident de rester, qu'elles restent."
Il semble que le capitaine Uribe ait donné l'ordre d'évacuer et décidé en premier lieu l'évacuation de ses fils Tomás et Jerónimo, liés au paradis fiscal des îles Vierges britanniques. Ce sont des petits rats qui annoncent bien sûr le changement de cap du pays.
En politique, il existe de nombreuses façons de quitter le navire. L'une est de quitter définitivement le pays, une autre de changer de discours et une autre encore, très courante en Colombie, de rejoindre un autre navire. Dans le département du Nariño, on raconte qu'un leader politique reconnu, un rat du territoire, sénateur d'Uribe, a dit qu'il envisageait de soutenir Gustavo Petro.
Mais dans la culture maritime, il existe une autre loi curieuse selon laquelle le capitaine en fuite est un problème pour les armateurs, car un navire abandonné par son équipage passe entre les mains de celui qui le sauve...
Avec le Pacte historique : on est là pour le sauvetage de la Colombie !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire