Source : Pacocol
La mise en oeuvre de l'Accord Final est en grand danger. Au Boycott législatif, se sont ajoutés les masacres de la force publique et du paramilitarisme, particulièrement à Tumaco et dans le Sud-Est colombien. Les 6 ex-combattants désarmés assassinés à San Jose del Tapaje, le crime de José Jair Cortés dans la zone rurale de Tumaco, les crimes perpétrés contre les enseignantes Liliana Astrid Ramirez à Natagaima (Tolima), Benicia Tobar à Guachené (Cauca) et contre l'ex-combattant amnistié Henry Meneses Ruiz à Miranda (Cauca), entre autres, et qui ont eu lieu à quelques jours ou quelques heures de différence, les menaces contre la direction nationale de l'Union Patriotique et l'attentat frustré contre le camarade Omar Romero à Cali, ne peuvent pas continuer à être considérés comme des faits isolés par l'Etat Colombien qui tourne le dos à ses responsabilités constitutionnelles.
Nous dénonçons ce que nous considérons comme un tournant dangereux en matière d'engagements officiels pour la mise en oeuvre de la paix. L'offensive du Procureur général, celle du parti Cambio Radical et du Centre Démocratique au Congrès, complète la politique de guerre contre les cultivateurs de coca menée par le Ministère de la Défense, à la marge et ouvertement contre l'engagement étatique sur le point IV de l'Accord Final. Le gouvernement impose par la force l'erradication en méconnaissant l'accord de paix, avec l'argument de Washington selon lequel respecter l'accord, c'est favoriser le terrorisme. Le massacre de El Tandil, dont la responsabilité officielle ne peut être occultée, marque la trajectoire téméraire d'une politique de guerre sociale qui cherche à reconfigurer d'innocents citoyens et d'anciens combattants désarmés, qui ont une volonté de paix, en "ennemi interne".
On est en train de se moquer de l'engagement de l'Etat dans l'Accord Final sur les garanties pour la vie et la non-répétition. Nous lançons une alerte à la Communauté internationale, à la deuxième mission de l'ONU, à la MAP-OEA, aux pays garants et accompagnateurs, à toutes les forces démocratiques et aux défenseur-e-s des droits humains du continent et du monde : En Colombie, la paix est en danger et nous avons besoin de redresser la trajectoire de cet espoir pour la Colombie et pour toute l'Amérique Latine.
- Nous demandons que cessent le massacre et les menaces contre les défenseur-e-s de la paix.
- Nous demandons d'arrêter l'erradication forcée, de réafirmer la priorité de la concertation volontaire du PNIS et des Plans de Développement Territoriaux.
- Nous demandons des garanties spéciales de sécurité pour les Espaces Territoriaux de Qualification et de Réincorporation, et la cessation des opérations de guerre et d'intimidation.
- Nous demandons la concrétisation d'une Unité Spéciale de Recherche du Ministère Public, avec une autonomie et des ressources pour enquêter sur toutes les facettes du système paramilitaire.
- Nous demandons à ce que soit respecté le rôle de la Commission de Suivi de la Mise en Oeuvre CSIVI, en tant qu'instance responsable bilatérale du respect des accords.
- Nous demandons de rendre plus facile le respect de leurs fonctions aux autorités civiles territoriales et aux organisations populaires, ainsi que l'accompagnement solidaire des ex-combattants et ETCR.
Nous appelons à ce que toutes les voix et toutes les volontés s'unissent pour soutenir l'Accord Final avec les FARC et le dialogue de Quito avec l'ELN. La mobilisation nationale unitaire et la grève générale indéfinie sont des expressions de la paix en mouvement. Aujourd'hui plus que jamais, nous exigeons des garanties pleines et entières pour l'expression de la protestation populaire.
PARTI COMMUNISTE COLOMBIEN
UNION PATRIOTIQUE
PARTI COMMUNISTE COLOMBIEN
UNION PATRIOTIQUE
Bogota, 22 octobre 2017
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